Vendanges 2017, la « plus petite récolte depuis 1945 »
Selon Agreste, le service statistique du ministère de l’agriculture, gel, grêle ou encore déficit hydrique devraient réduire les volumes de 18 % par rapport à ceux de 2016. En Champagne, le premier coup de sécateur a été donné vendredi 25 août. Dans le Beaujolais, les vendangeurs ont commencé à s’affairer lundi 28 août. Les Pyrénées-Orientales avaient ouvert le ban fin juillet. Si l’effervescence commence à monter dans de nombreuses régions viticoles françaises, l’heure n’est pas à l’euphorie. La récolte s’annonce bien maigre cette année. Selon les prévisions Agreste, les cuves ne devraient contenir que 37,2 millions d’hectolitres à la fin de la récolte. Soit un niveau inférieur de 18 % à celui de 2016 et de 17 % par rapport à la moyenne des cinq dernières années.
Mais la baisse pourrait bien être encore plus importante, à en croire Jérôme Despey, viticulteur et président du conseil spécialisé des vins de FranceAgriMer : « Je crains que, malheureusement, nous soyons en dessous des 37 millions d’hectolitres ». Les tests du ministère ont été « réalisés début août, nous n’avions pas commencé la vendange », explique-t-il. Or, « c’est lorsqu’on vendange qu’on se rend compte de la réalité de la récolte ». « Partout où l’on vendange, là où on pensait qu’il y avait un peu moins, il y a beaucoup moins », appuie-t-il, évoquant « la récolte la plus petite depuis 1945 ». Les vendanges 2017 seraient donc historiquement basses et même inférieures à celles de 1991, qui avaient aussi été pénalisées par un gel sévère.
C’est justement l’épisode de gel brutal qui s’est abattu sur de nombreuses régions françaises en avril, qui a affecté la vigne à un moment crucial, alors que son état végétatif était avancé. Les bassins du Sud-Ouest, notamment le Bordelais, les Charentes, l’Alsace et le Jura ont été les plus touchés. Sachant que la production de vin pour eaux-de-vie, en particulier de cognac, la spécialité des Charentes, serait la plus pénalisée, avec un recul de 31 % par rapport à 2016. Dans le Val de Loire, les vignobles ont pu compenser un peu les pertes au fil du temps.
De même en Champagne, où selon Thibaut Le Mailloux, du Comité Champagne, malgré « la destruction de 23 % des bourgeons par le gel, le rendement attendu devrait être compris entre 10 000 et 11 000 kg à l’hectare ». Un résultat qualifié de « favorable », obtenu grâce aux contre-bourgeons qui se sont développés, aux conditions parfaites de floraison et au poids plus conséquent des grappes restantes.