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Le Ministre du Commerce de Hong Kong, en visite à Bordeaux et en Armagnac

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Nous avons eu l’honneur d’organiser la visite officielle du Ministre du Commerce et du Développement de Hong Kong, M. Algernon Yau, à Bordeaux et en Armagnac. Ce déplacement a permis de renforcer les liens entre Hong Kong et la filière française des vins et spiritueux. M. Yau a rencontré une vingtaine de dirigeants des Grands Crus Classés, des producteurs, des négociants, ainsi que les représentants des appellations emblématiques telles que le Cognac et l’Armagnac. Cette Mission a également inclus la découverte de propriétés viticoles à la pointe de l’innovation technologique, comme Château Haut-Bailly, Château Smith Haut Lafitte, Château d’Yquem ou encore la maison d’Armagnac Darroze, illustrant l’équilibre entre tradition et modernité qui incarne l’avenir du vin et des spiritueux français dans le monde et en Asie.

À cette occasion, avec Philippe Bidalon, nous avons pu interviewer le Ministre au sujet de son engagement envers la filière des V&S français.

– Vladimir Kauffmann : Monsieur le Ministre, nous sommes honorés de vous accueillir à Bordeaux. Vous êtes ici quelques jours afin de visiter nos industries aéronautique et viticole.

– M. Algernon Yau : J’ai travaillé dans l’aviation chez Cathay pendant 38 ans, puis pour une autre compagnie aérienne pendant deux ans, soit 40 ans dans l’aviation, sauf que je ne peux pas et que je n’ai pas besoin d’utiliser mon tournevis pour réparer les avions. Je connais bien le secteur. C’est pourquoi, lorsque je suis allé à Toulouse, j’ai eu l’impression d’être de retour chez moi. Et la France ne m’est pas inconnue. J’y suis déjà venu souvent. J’ai également suivi une formation à l’INSEAD. Je suis allé au château de Fontainebleau et j’ai lu un peu l’histoire de Napoléon, qui a fait ses adieux à sa vieille garde à Fontainebleau. C’était un dirigeant très puissant et j’aime beaucoup l’histoire de sa vie.

– VK : Nous aimons beaucoup Napoléon mais je ne suis pas sûr que le reste de l’Europe l’apprécie autant. Nous aimerions vous poser quelques questions. Cela prendra peut-être 20 minutes, juste pour une brève présentation. Philippe Bidalon est un journaliste du célèbre magazine L’Express et il est également président de l’Association de la presse du vin : Movis. De mon côté, je suis le propriétaire de la RVI. Ma première question serait donc qu’il y a eu une grande évolution dans le secteur du vin à Hong Kong depuis 2008. Peut-on parler d’un monde à Hong Kong avant 2008 et d’un monde du vin différent après 2008 ?

– M. Yau : Oui, tout à fait. Nous avons réduit les droits de douane sur le vin en 2008, en deux étapes. Finalement, plus de taxes ni de droits de douane sur le vin. Après cela, le commerce du vin a connu une croissance significative : le volume a doublé, et la valeur a également augmenté de manière significative. Hong Kong est donc devenue un centre de négoce du vin après la réduction des taxes, et aussi un centre de ventes aux enchères de vin, en raison du coût élevé du vin. L’utilisation de Hong Kong comme lieu de vente aux enchères, car il n’y a pas de taxes, et l’importation est très pratique et facile grâce aux entrepôts disponibles. Le volume a donc considérablement augmenté par la suite, et Hong Kong est resté l’un des plus grands centres de ventes aux enchères au monde. Les gens aiment venir à Hong Kong pour observer le commerce du vin, et le volume d’affaires est en hausse depuis.

– Philippe Bidalon : L’année dernière, à Hong Kong, vous avez également réduit les taxes sur les spiritueux de 100 % à 10 % ?

– M. Yau : Oui, car le commerce du vin nous a donné un très bon exemple et une bonne expérience en réduisant les taxes, ce qui a permis d’augmenter le commerce du vin. Nous envisageons donc d’accroître le commerce des spiritueux en réduisant les taxes et les prix. Cette réduction constitue donc la première étape : pour toute valeur supérieure à 200 HK$ (20 €), les premiers 200 HK$ seront facturés à 100 %, et au-delà, à 10 % seulement. Auparavant, ces taxes étaient de 100 % pour tous les spiritueux. Forts de notre expérience dans le commerce du vin, nous pensons que la réduction des droits de douane suscitera l’intérêt de Hong Kong pour le commerce des spiritueux. D’après nos statistiques, après la réduction, la valeur des spiritueux transitant par Hong Kong a augmenté de près de 60 %.

– VK : Je pense que c’est très stratégique… et vous avez discuté aujourd’hui avec les organisations des producteurs de Bordeaux, de Cognac et d’Armagnac. La question des taxes est l’un de vos principaux sujets de discussion. Êtes-vous satisfait de vos échanges avec nos institutions et quelles sont les principales orientations que vous avez décidé de développer ?

– M. Yau : C’est très encourageant de connaître leur avis et leurs questions concernant l’obligation de commercialisation de l’alcool et la réduction des droits de douane. Nous avons eu des discussions très ouvertes, et je suis très satisfait de nos échanges, car nous avons répondu à bon nombre de leurs questions et leur avons également indiqué que la consommation des acheteurs serait présente. Ils pourront également participer à de nombreuses expositions, comme Vinexpo Asia, le Wine and Dine Festival et le Hong Kong Wine and Spirits Fair en novembre, afin de promouvoir leur marque et de la faire connaître auprès des acheteurs étrangers, et pas seulement auprès de la consommation locale. Ces salons attirent de nombreux acheteurs étrangers à Hong Kong. Ce n’est pas seulement pour la consommation locale, mais aussi pour le commerce. Ils nous ont donc posé quelques questions, et nous leur avons fait quelques recommandations, comme la création d’un bureau régional à Hong Kong pour la distribution dans les pays de l’ASEAN et en Chine continentale, car les formalités douanières à Hong Kong sont beaucoup plus rapides et plus simples, et nous avons de nombreuses occasions de les aider à promouvoir leur marque. En principe, ils voient que leurs questions trouvent des réponses et que des enquêtes et un engagement accrus seront menés afin que nous puissions leur fournir suffisamment d’informations. Ils constatent également que le marché hongkongais est très dynamique et constitue une plateforme d’exportation grâce à notre excellent système juridique. Les capitaux sont libres et nous avons l’expérience du commerce des vins et spiritueux. Hong Kong est un lieu de rencontre entre l’Orient et l’Occident, et nous maîtrisons les visas pour le vin et les importations d’alcool en provenance de France. C’est donc une excellente opportunité de jouer un rôle de facilitateur pour favoriser leur expansion dans la région.

– PB : Pensez-vous que les vins français doivent s’inquiéter par la production de vin chinoise ?

– M. Yau : Le vin chinois ? Je pense qu’il y a des vins produits en Chine dans les provinces du Xinjiang. Ils rattrapent leur retard. Mais le vin français est très réputé à Hong Kong. Et depuis mon plus jeune âge, j’ai commencé à m’intéresser aux vins français. Alors, s’il y aura de la concurrence, bien sûr. Chaque produit a de la concurrence. Cela dépend beaucoup de la qualité, de la garantie et de la confiance que vous instaurez auprès de la population. Je pense donc que le vin français est implanté à Hong Kong depuis longtemps, tout comme les spiritueux français. Il n’est pas si facile d’être remplacé en très peu de temps.

– PB : Et pensez-vous avoir un rôle à jouer avec les vins australiens ?

– M. Yau : Je pense que nous avons des importateurs de vin du monde entier : France, Italie, Portugal, Chili, Espagne, Australie et Nouvelle-Zélande. Il existe donc différents groupes de consommateurs, donc les gens apprécient le vin français et différents segments de marché. D’autres apprécient les vins australiens, néo-zélandais ou autres. Le marché est donc très vaste. Notre proposition de réduction des droits de douane ne concerne pas uniquement la consommation locale à Hong Kong. Elle vise à utiliser Hong Kong comme plaque tournante commerciale, à développer les échanges avec les pays de l’ASEAN et à commercialiser également avec la Chine uniquement pour la consommation locale. Le problème est minime, mais l’expansion du réseau commercial est le but même de l’invitation aux salons du vin. Les châteaux français et les producteurs de spiritueux comme le cognac et l’armagnac y font carrière, notamment pour élargir les visas commerciaux. Ce n’est pas pour la consommation locale.

– VK : Dernière question Monsieur le Ministre : le marché du vin de Hong Kong est très dynamique, pensez-vous qu’il y ait encore une marge de progression pour développer les vins français ?

– M. Yau : Bien sûr, car Hong Kong est une plateforme ouverte à l’international et très libre. Nous avons des liens avec les pays de l’ASEAN et avec le reste du monde. Hong Kong bénéficie de nombreux avantages commerciaux avec différents partenaires, ce qui renforce les raisons pour lesquelles les affaires sont équitables. Chaque année, nous organisons de nombreuses promotions et de nombreux acheteurs étrangers viennent participer à la conférence de présentation des offres à Hong Kong. L’importance de cette promotion, ou de la promotion de l’alcool à Hong Kong, pourrait les inciter à envisager de faire des affaires à Hong Kong comme plateforme. Hong Kong est très pratique pour s’ouvrir au monde, avec cinq heures de friture, et touche environ la moitié de la population mondiale, car nous entretenons déjà de solides partenariats commerciaux avec de nombreuses économies. Promouvoir le vin ou l’alcool en utilisant Hong Kong comme plateforme est extrêmement simple, ce qui facilitera la distribution des produits à Hong Kong, notamment dans les pays de l’ASEAN et en Asie.

– VK : Nous vous remercions Monsieur le Ministre et vous souhaitons un bon séjour dans nos vignobles.

Agenda 2025
Hong Kong Wine and Dine Festival du 20 au 26 octobre
Hong Kong Wine and Spirits Fair du 6 au 8 novembre

Cet article a été publié le 26 juin 2025.

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