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Taxes Trump : les Vins et Spiritueux français dans la ligne de mire

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L’Union européenne a riposté aux taxes de 25 % imposées par Donald Trump sur l’acier et l’aluminium européens en taxant à son tour les Bourbons américains. La réaction de Washington ne s’est pas fait attendre : une menace de taxe de 200 % sur les vins et spiritueux européens. Un coup de massue qui pourrait ruiner toute la filière viticole française.

Les vins et spiritueux français en danger

Pour Gabriel Picard, porte-parole de la FEVS (Fédération des Exportateurs de Vins et Spiritueux), « une telle surtaxe serait un désastre absolu. Les Etats-Unis sont notre premier marché à l’export. Avec une taxe de 200 %, c’est simple : nous disparaissons des rayons américains. » L’industrie du vin français, qui a exporté pour 4 milliards d’euros de bouteilles aux Etats-Unis en 2024, pourrait s’effondrer du jour au lendemain, laissant le champ libre aux producteurs américains et australiens.

Dépendance des principaux exportateurs de vin au marché américain, 2023.
La France exporte du vin vers les États-Unis pour une valeur de 2,35 milliards de dollars, soit 18,4 % de la valeur totale de ses exportations. En termes de part de leurs exportations nationales de vin, la Nouvelle-Zélande (37,8 %), l’Argentine (26,7 %) et l’Italie (22,7 %) sont plus exposées aux États-Unis que la France.

L’Europe désarmée face au rouleau compresseur américain

La filière viticole n’est pas la seule à souffrir de cette guerre commerciale. L’aviation et l’industrie automobile françaises subissent déjà  la domination américaine, avec un Airbus en perte de vitesse face à Boeing et une industrie automobile qui peine à suivre le rythme des subventions massives accordées aux constructeurs américains.

Face à la menace de droits de douane de 200 % sur le vin en provenance de l’Union européenne, 80 % des importations américaines de vin en valeur proviennent de l’UE, la plupart provenant de France et d’Italie.

Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, ne mache pas ses mots : « L’Europe manque d’une politique industrielle forte. Pendant que nous débattons, les Etats-Unis imposent leur suprématie. » Même constat pour Florent Menegaux, PDG de Michelin : « Nos concurrents américains bénéficient d’un soutien massif de leur gouvernement. Nous, nous devons nous battre avec des contraintes environnementales et fiscales toujours plus lourdes.»

Les importations de vin aux États-Unis ne représentent qu’un très faible pourcentage de toutes les importations de produits de base (commodities) aux États-Unis, 1992-2024.

Un avenir sombre pour l’industrie française

Face à cette asymétrie, la question est simple : l’Europe a-t-elle encore les moyens de défendre son industrie et ses filières ? Tandis que Bruxelles peine à répondre aux coups de boutoir de Trump, les Etats-Unis verrouillent leurs marchés et asphyxient les industries européennes.

Si la taxe de 200 % sur le vin se concrétise, ce ne sera pas seulement une crise pour les viticulteurs. Ce sera un signal : l’Europe ne protège plus ses régions et ses entreprises, et Washington dicte les règles du jeu.

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Cet article a été publié le 14 mars 2025.

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