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Fitou, à nouveau dans le giron du CIVL.

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Une décision prise quasiment à l’unanimité. « Notre retour était indispensable pour que les metteurs en marché aient une meilleure visibilité et profitent des actions de promotion de l’interprofession, estime Jean Daurat-Fort, le nouveau président du syndicat. Le marché français commence à saturer et nous voudrions nous rééquilibrer vers l’export qui ne pèse qu’un tiers de nos ventes. »

Il est loin le temps où Fitou expédiait 80 % de ses bouteilles à l’étranger, dans les années 1970. La faute est en partie à la coopérative de Mont Tauch qui avait misé ces dernières années surtout sur la GD. Ce circuit pèse d’autant plus sur le total que la cave représentait les trois quarts des volumes de l’AOC. Après que les dirigeants ont été débarqués l’an dernier, les adhérents ont souhaité avec la nouvelle équipe diversifier leurs débouchés. « Mont Tauch faisait du négoce avec des côtes du Rhône, des picpouls, des vins de pays d’Oc… avec un objectif de volumes et une politique tarifaire incohérente, reconnaît Claude Cante, ancien acheteur de Match qui a repris la direction de la coopérative au printemps dernier.

Nous voulons revenir à nos bases que sont les fitous et les corbières en limitant le négoce aux services rendus à nos adhérents. » Rationalisation aussi des effectifs passés en un an de 98 à 58 employés avec une équipe de commercialisation resserrée (un responsable France, deux directeurs export), une externalisation pour le CHR sur une structure commune avec la cave de Cairanne qui partage également un commercial basé à Singapour (en plus de celle basée à Shanghai). La cave souhaite désormais développer ses marchés phares, l’Allemagne et la Chine, s’interroge sur le maintien du fitou dans la GD britannique où il est positionné en premier prix, et aimerait s’attaquer à l’Amérique du Sud et aux pays de l’Est. « La priorité est clairement de revenir à l’équilibre fin 2012 avec un CA avoisinant les 20 M€ pour environ 10 M de cols (15 M en 2010 avec un CA de 24 M€ mais un déficit de 7,8 M) » conclut Claude Cante.

Mont Tauch pèse encore la moitié des volumes de l’appellation. Forte de trois coopératives et d’une trentaine de caves particulières (le président est d’ailleurs le premier représentant non issu de la coopération) celle-ci a d’emblée voulu réduire les rendements à 36 hl/ha (45 entre 2002 et 2007, soit le maximum autorisé pour l’AOC). « Il s’agit de commercialiser uniquement ce que l’on peut vendre à un prix décent pour le vigneron et en toute transparence, ce qui n’était pas le cas avant, précise Jean Daurat-Fort. Le retour au CIVL va aussi nous permettre de suivre clairement les contrats. D’autres metteurs en marché régionaux comme Jeanjean, Bonfils, Gérard Bertrand… s’intéressent à nous, il faut les écouter. » L’appellation actuellement en sous-régionale vise à passer en communale d’ici cinq ans. L’embellie des VDP a assaini les réserves, notamment par le déclassement d’AOC qui ne collaient pas au marché, d’où un stock-outil ramené à 1,5 année de récolte. Fitou compte également sur la gestion prévisionnelle des sorties du CIVL pour améliorer sa visibilité du marché.

RVI 3895 – février 2011

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