Coup de froid sur le bio – édito de février 2013.
Ils étaient une poignée de Languedociens il y a une vingtaine d’années et ils ne faisaient même pas du vin. C’est en tout cas ce qu’écrivaient haut et fort les dégustateurs du vin à l’époque. En 2013, ils étaient près de 700 de 11 nationalités différentes pour accueillir 3 700 visiteurs professionnels dont un quart d’étrangers et parmi lesquels tous les plus grands dégustateurs. Malgré l’ouverture d’un nouveau hall, on se bousculait dans les allées pourtant élargies de Millésime Bio.
L’ambiance était à l’effervescence, chaque stand présentant des nouveautés ou ayant élargi sa gamme. Certains prédisant que tout le monde consommerait bio dans 20 ans et le président du salon, Thierry Julien affichait un optimisme forcené. Tout au plus débattait-on sur le nouveau règlement de vinification.
Pendant ce temps, les cours du vrac en bio s’effondraient dans la plupart des vignobles français. Un coup de frein annoncé. L’offre suffisait jusqu’à présent à répondre à une demande qui n’explosait pas. Mais en 20 ans, les surfaces ont été multipliées par 20.
Victime de son succès, le bio voit arriver sur le marché les volumes de moult exploitations en conversion et le marché s’en trouve déséquilibré malgré une petite récolte qui a servi d’amortisseur.
Qu’en sera-t-il l’an prochain. Millésime Bio sera-t-il toujours à la fête ?
Quelques mois après que les vins bio soient vraiment étiquetés comme tels, l’ambiance devrait plutôt être à la défiance ou au moins à la prudence.
RVI N°3906