Urgence : rendez-vous avec notre Ministre !
Un courrier, signé par les représentants du vignoble et du négoce, a été envoyé au ministère de l’Agriculture pour faire le point sur les situations de crise qui se cumulent actuellement. « Le ministre de l’Agriculture nous a dit qu’il travaillerait jusqu’à la fin, la filière vin continue de travailler » pose Jérôme Despey, le président du conseil spécialisé vin de FranceAgriMer. Signée par les représentants de la production et du négoce, une lettre a été envoyée à Julien Denormandie, le ministre de l’Agriculture, pour lui demander un rendez-vous avec la filière vin au plus vite afin de travailler à de nouveaux dispositifs de soutien.
« Le secteur est très fragilisé depuis 2019 » rappelle Jérôme Despey, listant les sanctions américaines (des taxes punitives dans le cadre d’un conflit aéronautique), la crise sanitaire (ayant fermé la restauration et perturbé l’export), le gel massif du printemps 2021 (qui s’est répété localement début avril 2022) et désormais les impacts de l’invasion russe de l’Ukraine : « les charges augmentent sur l’énergie (carburant, gaz…) et les matières sèches (carton…), avec des ruptures d’approvisionnement (bouteilles en verre, capsules…) » précise Jérôme Despey, notant que « toutes ces hausses sont supportées par les opérateurs qui subissent un impact très important ».
Face à l’urgence, le plan de résilience mis en place par le gouvernement doit être conforté par des mesures spécifiques à la filière vin pour ses représentants. Qui demandent notamment une révision du dispositif de Prêts Garantis par l’État (les PGE, avec une demande de formule simplifiée pour allonger à 10 ans le remboursement sans passer par le médiateur du crédit) ou un soutien dans la renégociation des contrats avec la grande distribution (validée par une récente charte volontaire entre fournisseurs et acheteurs). pourrait également envisager une année blanche bancaire pour les domaines ayant subi des gelées en 2021 et 2022 : « ce qui est le plus difficile, c’est l’accumulation des aléas climatiques et économiques » note Jérôme Despey, qui plaide pour une rencontre rapide face à l’urgence des difficultés sur le terrain.