Production mondiale de vin en recul.
« On peut se féliciter du programme de trois ans d’arrachage de l’Union Européenne et des 55 000 ha disparus l’an dernier, soit l’équivalent du vignoble allemand » annonce d’emblée Federico Castellucci, directeur de l’OIV. C’est l’Espagne qui a arraché le plus (28 000 ha), suivie de l’Italie (9 000), de la France (notamment en Languedoc-Roussillon) et du Portugal. « On abandonne ainsi des vignobles qui produisent mal ou des vins pas adaptés au marché, se réjouit le directeur de l’OIV. Mais il faut éviter d’arracher des vignes de collines et de montagnes, difficiles a travailler mais qui appartiennent au patrimoine. »
C’est au total 175 000 ha qui ont ainsi disparu du paysage européen en trois ans. Malgré cette politique qui a amputé le vignoble français de 24 000 ha en trois ans, la France est redevenue cette année, grâce à une météo favorable, le premier producteur mondial frôlant les 50 M hl. L’Italie en revanche a perdu 13 % de production à seulement 42 M hl, sa plus faible récolte depuis 60 ans.
Production en baisse également en Grèce (- 17 %), au Portugal (- 17 %), en Espagne (- 5 %) mais + 64 % en Roumanie après un courageux plan de restructuration, + 23 % en l’Allemagne, + 41 % en Autriche, + 37 % en Hongrie… Quant aux autres vignobles, dans l’Hémisphère sud, on constate un niveau de production plutôt stable avec un rythme de croissance des surfaces en net ralentissement comparé à celui des années 2000 et même un coup d’arrêt aux États-Unis.
Dans l’ensemble, l’OIV enregistre une baisse globale de superficie (plus de 60 000 ha) mais avec une production mondiale assez stable à + 0,4 %, soit 1 M hl supplémentaire. Les vignobles restructurés sont clairement plus performants avec une montée en qualité mais des récoltes éclectiques. « À moyen terme, l’arrachage influera sur la production de vin et on gaspillera moins d’argent à distiller les produits que l’on ne vend pas » conclut Federico Castellucci.