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Nulle Part Ailleurs, l’innovation caviste

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Sans la crise, les deux associés créateurs de la cave parisienne Nulle Part Ailleurs seraient partis commercialiser du vin à l’export. Certes, ils avaient déjà créé le concept innovant : un code de classification, visible sur les étiquettes et destiné à faciliter l’achat du vin grâce à huit critères simples de force et de saveur : vif, léger, rond ou puissant et floral, fruité, boisé ou épicé. Quand, en 2006, les deux consultants Jean Michel Ginèbre et Antoine Gillain, s’associent et créent French addiction, avec un capital de départ de 30 000 €, c’est pour créer une marque, faire du négoce et vendre à l’export leur sélection où figure ce code.

Leur gamme se compose de 20 références provenant de toute la France, avec trois niveaux de prix. Ils sont référencés chez Monop’, et dans trois enseignes Leclerc. En 2009, seulement 3 000 cols sont vendus. Parallèlement, les associés continuent leur activité de consultant en marketing et vente.

Puis réalisent une levée de fonds de 300 000 €. « Nous avions une vraie volonté de nous développer à l’export car faire bouger le milieu du vin en France c’est très difficile » affirme Jean Michel Ginèbre.

Leur gamme est bien accueillie par les acheteurs de la GD, mais le principe ne fonctionne pas dans les rayonnages où les produits sont classés par région.

Les marchés étrangers semblent plus attrayants. Mais l’actualité économique joue contre eux : « Nous nous sommes retrouvés dans un contexte de déstockage, et avec l’impossibilité de référencer de nouveaux vins ». Les deux hommes, jamais à court d’idées, et qui parallèlement proposaient des cours de dégustation, avaient identifié deux besoins récurrents : «Vouloir mettre des mots simples sur le vin et mieux réussir les accords mets-vins ». Ils décident de s’occuper eux-mêmes de leur distribution. Benoît Delvaux, brillant oenologue qui a notamment vinifié pour le Château Cheval Blanc, réalise la sélection de vins. Une fois les locaux dénichés à Paris, dans le 17ème chic, les trois associés font intervenir un designer pour pouvoir présenter, selon leur code, les 250 références vendues, et proposent le concept innovant de roue. Cet outil permet de déterminer à partir d’une famille de mets et de leur préparation quel type de vin sera le mieux adapté, selon le code de classification force et saveur.

Les bouteilles ne sont plus rangées par région, mais par famille de saveur et force. L’entreprise complète sa politique de services ; en plus des cours de dégustation, elle propose l’organisation d’événementiels, des voyages oenotouristiques, des ventes en ligne et des livraisons. À l’issue du premier exercice, le bilan est positif avec un CA de 250 000 € et près de 25 000 cols vendus. Les trois associés entendent poursuivre leur développement avec l’ouverture d’une nouvelle boutique, à Paris ou dans une grande ville, et envisagent le déploiement d’une franchise sur le marché domestique, puis en Europe, voir aux États-Unis.

RVI 3894 – décembre 2011

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