A chaque fin d’année, fête des pères, parfois même Saint-Valentin son lot d’éditions limitées. Les rayons des cavistes et épiceries fines, parfois même des supermarchés, se parent désormais régulièrement de bouteilles spéciales, redécorées pour l’occasion, réinventant la marque pour susciter ou ressusciter l’intérêt des consommateurs. Dans le haut de gamme, c’est surtout l’intérêt des collectionneurs qui est ainsi maintenu en éveil. On les voit siroter avec émerveillement une gorgée d’un nectar lors d’un salon spécialisé ou à l’occasion d’une visite de chai ou de distillerie mais ils « oublient » souvent la précieuse bouteille achetée parfois à prix d’or dans une cave blindée ou une vitrine. Pour qui sont donc ces flacons si précieux ? Pour des chasseurs de curiosités qui ne sont pas tous, hélas, des amateurs et encore moins des consommateurs.

Depuis quelques années, la course aux plus beaux écrins est de rigueur. On les retrouve dans les ventes de Christie’s ou Artcurial, aux enchères annuelles de La Part des Anges ou sur les stands très prisés des Whisky Live. Les amateurs peuvent même y avoir la chance de déguster quelques gouttes de paradis. Mais ce sont surtout de belles vitrines pour les maisons qui signent ces quelques dizaines ou centaines de bouteilles. Certaines se sont même spécialisées dans ces millésimes ou maturations limités, dans des flacons qui feraient rougir d’envie plus d’un parfum de luxe : Macallan, Dalmore, Jura, Glenfiddich, Balvenie… D’autres marques plus « démocratiques » profitent de l’anniversaire de la maison, d’un partenariat original pour proposer à prix plus abordable une bouteille collector à l’instar de Suze, Chivas, Ricard, La Verveine du Velay, Grand Marnier, Bénédictine, Gérard Bertrand…

Qu’importe l’ivresse donc, pourvu qu’on ait le flacon…

RVI 3882 – Octobre 2010.