Le salon Millésime Bio, qui se tient dans la populaire agglomération marseillaise, constitue la parfaite antithèse du célèbre Vinexpo qui possède ses lettres de noblesse bordelaises. Au bord de la Méditerranée pas de chichi : les plus de 900 exposants disposent tous du même attirail, la même table, une nappe identique, le crachoir de rigueur, seules les bouteilles sont personnalisées.

Les places sont de surcroît tirées au sort, le producteur de 6 hectares de Provence peut ainsi tangenter l’énorme domaine languedocien ou le vigneron de Champagne. Sous le hall brut de décoration pas de chichi, pas de rassemblement par appellation. Chacun cherche le professionnel pour vendre ses cols à l’export dans les restaurants ou dans la grande distribution. En espérant que la rigueur des contrôles et la traçabilité des produits déclenchent la décision. Le tout porté par une demande d’authenticité, même si la météo peut jouer de temps en temps avec les contraintes d’une culture propre.

Au cours du premier semestre 2016, plus de 180 domaines français se sont engagés en bio, contre 145 sur la même période de 2015. En 8 ans, la production a triplé. Les coûts supérieurs de la pratique bio sont absorbés par le rôle de la vente directe dans ce secteur (41% et 23% en magasins spécialisés).

Le chiffre d’affaires de cette viticulture aurait atteint en 2015 670 millions d’euros en progrès de 17% sur un an. Les trois vieux et grands producteurs européens (France, Italie et Espagne) avancent à la même vitesse dans le bio avec une part du vignoble entre 9 et 10%.

Didier Duruy
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