Les grands Bordeaux optimistes dans un marché compliqué
À l’occasion du salon Wine Paris, Ronan Laborde, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux (UGCB), a dressé un état des lieux du marché des grands crus bordelais, mettant en lumière les dynamiques d’évolution et les perspectives d’avenir d’une région en pleine mutation.
Après un record historique de ventes à la sortie de la crise sanitaire, le marché des grands crus bordelais a enregistré un repli notable lors des dernières années. Loin de refléter une quelconque désaffection des consommateurs, ce déclin correspond davantage à « une correction après une période exceptionnelle », nous rappelle Ronan Laborde. Entre mi-2023 et mi-2024, les exportations des grands crus bordelais se sont élevées à 1,23 milliard d’euros, confirmant la résilience du marché dans une conjoncture internationale instable.
Longtemps dominés par le marché chinois, les crus bordelais s’appuient désormais sur une diversification croissante de leurs exportations. Si la Chine et les Etats-Unis demeurent des acteurs clés, de nouveaux marchés autrefois secondaires gagnent en dynamisme, notamment en Europe (Italie, Espagne, Autriche) et en Asie (Thaïlande, Vietnam, Malaisie, Corée du Sud). Une décentralisation qui contribue à une distribution géographique plus équilibrée, réduisant la dépendance à un ou plusieurs marchés dominants. En 2016, les 15 principaux pays importateurs représentaient 90 % des exportations des grands crus. Un chiffre aujourd’hui ramené à 75 %, traduisant une répartition plus stratégique de la demande.
Les marchés étrangers restent des vecteurs incontournables du rayonnement bordelais. Chaque année, grâce à ses tournées dans plus de 30 métropoles en Amérique du Nord, en Europe et en Asie, l’Union touche entre 35.000 et 45.000 professionnels et amateurs à travers une quinzaine de pays. L’affluence record à ces rencontres témoigne d’un intérêt toujours soutenu pour les grands crus, qui demeurent compétitifs et attractifs. Ronan Laborde souligne ainsi l’importance d’entretenir cette fidélité auprès d’un public qui « vibre pour nos vins, soucieux de nous rencontrer pour mieux comprendre et apprécier nos crus ». L’heure est donc à l’optimisme pour l’avenir des crus bordelais. Fort d’un « savoir-parler » unique, l’UGCB capitalise sur un millésime 2022 des plus remarquables pour renforcer son attractivité en Europe et avec une forte présence au dernier Wine Paris en février.
A noter, les Primeurs à Bordeaux, rendez-vous en avril …
Cet article a été publié le 17 février 2025.