Faible sera la récolte 2012, autour de 42,5 M hl selon les dernières prévisions, et si on ne peut guère encore préjuger de sa qualité, les jours de septembre étant déterminants, il ne faut pas s’attendre à des miracles. 2012 sera sans doute la plus petite récolte depuis 20 ans. La météo et Dame Nature auraient-elles décidé de conserve de raisonner les stocks et les hommes malgré eux ?

Les négociants qui, il y a encore quelques semaines, poussaient à la baisse des prix et incitaient à la liquidation, tournent désormais dans les caves, plutôt inquiets, en se rappelant au bon souvenir de leurs fournisseurs. Car il est clair qu’il n’y aura pas de raisins pour tout le monde. On pourrait penser naïvement que cette situation ira dans le sens de la consommation raisonnable et de l’assainissement des stocks. D’autant plus que le millésime, chez nos principaux concurrents espagnols et surtout italiens, ne s’annonce pas plus prolifique. Mais dans la course aux parts de marché, la météo, à grand renfort de grêle, de gel et de mildiou, risque surtout de jouer un bien mauvais tour aux producteurs de l’Hexagone. Les distributeurs, sans états d’âme, pourraient aller s’approvisionner ailleurs, sans doute dans l’Hémisphère Sud, l’Australie et le Chili ayant affiché de belles hausses de production.

Certes, les cours augmenteront de par la loi de l’offre et de la demande mais jusqu’à quelle répercussion acceptable pour le consommateur ?

Et la flambée du prix de nos vins ne nous avantagera sûrement pas sur le marché mondial. Malgré les hausses de rendements acceptées en Beaujolais pour les primeurs, les moins pessimistes parlent d’une centaine d’exploitations menacées et de 500 en grande difficulté, déjà fragilisées par la crise. Pendant ce temps, le nouveau classement des grands crus de Saint-Émilion a fait des heureux qui pourront valoriser leurs bouteilles en France ou en Asie. La production de vins s’annonce de plus en plus à deux vitesses.

Edito de la RVI de septembre 2012