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Chronique d’une petite récolte annoncée.

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Selon les prévisions établies au 1er septembre 2012 par le Service de la Statistique et de la Prospective, la récolte 2012 de vin est estimée à 42,9 M hl selon le ministère de l ’Agriculture, 42,5 selon FranceAgriMer, ce qui en fait dans tous les cas l’une des plus faibles de ces 20 dernières années (à comparer avec les 21 M de l’an dernier et à une moyenne décennale de 46-47 M).

La canicule qui touche certains départements du Sud et plusieurs épisodes orageux dans l’Est ont conduit à revoir à la baisse les estimations de production qui pourraient encore évoluer en fonction des conditions climatiques.

« Cette situation est globalement constatée au niveau mondial » a précisé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll tout en soulignant le dynamisme de la filière avec des exportations en hausse en volume et en valeur.

Les représentants des viticulteurs se disent néanmoins inquiets.

Le potentiel des vins en IGP pourrait reculer de 15 %, celui des vins sans IG de plus de 30 %, « ce qui serait fort dommage puisqu’il y a un marché, précise Jérôme Despey, président du conseil spécialisé Vins de FranceAgriMer.

Certes, les aléas climatiques et la nature pourraient permettre de réguler l’offre mai il faut développer la contractualisation sur le parcellaire pour toutes les catégories de vins et arrêter de gérer la production uniquement en termes de repli pour alimenter notamment les SIG. Ça n’est pas une politique viable. Profitons plutôt de cette petite récolte pour aller plus loin sur le sujet ». Seules informations rassurantes : la tendance de petite récolte est la même en Espagne avec 40 M hl, comme en 2011, en Italie qui prévoit une production de 36 M hl contre 50 en 2011, et même dans les pays du Nouveau Monde avec un total estimé à 42 M au lieu d’une cinquantaine de M hl. Ce qui pourrait engendrer une tendance à la hausse des prix, un revirement de situation par rapport au début de l’été : les négociants poussaient alors à la liquidation des stocks à la baisse en jouant le ralentissement des retraits ; ces dernières semaines, les opérateurs faisaient plutôt le tour des caves pour se rapprocher des producteurs dans la perspective d’approvisionnements délicats.

Le ministère a par ailleurs annoncé la mise en place d’une plateforme commune des pays européens producteurs, comprenant la France, l’Italie, l’Espagne et l’Allemagne, et peut-être le Portugal pour renégocier, avec la Commission européenne, la suppression des droits de plantation planifiée pour 2015. « Il s’agit de mettre en avant les arguments économiques à la régulation de la production avec comme objectif de démontrer que les droits de plantation ne sont pas un frein à la compétitivité, explique Jérôme Despey.

Nous voulons que le groupe à Haut Niveau créé par la commission il y a quelques semaines se recentre vraiment sur les droits de plantation, et par exemple la priorité à donner aux jeunes agriculteurs et aux zones spécifiques. » Autre volet européen en discussion : le secteur viticole au sein de la PAC. « Nous sommes concernés par la politique agricole commune et impactés par son budget, réaffirme Jérôme Despey.

Il faut donc se mettre autour de la table avec les autres filières pour discuter du volet agro-environnemental.»

Septembre 2012

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