Wine Explorers, 4 ans de tour du monde
Une idée folle : parcourir la planète pendant 1500 jours pour réaliser le premier recensement mondial de tous les pays producteurs de vin. C’est le projet Wine Explorers, qui vient de poser le pied au Cap Vert, son 88e pays parcouru, bouclant ainsi 4 ans de tour du monde viticole ! Une première mondiale. Le projet, parti de Paris en janvier 2014, a visite plus de 500 domaines, déguste et répertorie plus de 5 100 vins et parcouru 380 000 km.
80% des pays producteurs de vin sont mal connus voire méconnus du grand public. La planète vin reste donc encore à découvrir. C’est justement le pari relève par Wine Explorers, un projet sans précédent dans l’histoire du vin, qui a débute en janvier 2014, dans le but de porter un regard neuf, objectif et global sur l’univers du vin, aux 4 coins du monde. Expédition au long cours, Wine Explorers part à la découverte des nouveaux terroirs. Une exploration inédite de la planète vin pour révéler les grands crus inconnus et les plus originaux, trésors cachés des contrées vinicoles lointaines. Un projet parraine par Jean Moueix et soutenu par plusieurs partenaires tels que Pilote, Videlot et DB Schenker.
2019 marque “la 2e étape du projet“, avec la publication du premier livre en septembre (qui sera suivie d’une grande dégustation), la préparation d’une série documentaire, des conférences et des dégustations en France et à l’étranger, et l’importation de vins rares.
Le coup de chaud : en République dominicaine, où depuis 2014, il est possible d’y déguster la production d’Ocoa Bay, le seul et unique domaine des Caraibes ! Un vignoble de 8 hectares, planté franc de pied (pas de Phylloxera) en colombard, muscat de Hambourg et tempranillo, face à la mer et aux plages de sable fin. Des vins de plaisir, à déguster sur place.
L’insoupconné : défiant les lois de la viticulture classique, la Thailande est une vraie belle découverte, avec ses douze domaines. Comme GranMonte, ou une vingtaine de cépages cohabitent sur des sols argilo-calcaires, produisant des vins délicieux, comme leur Crémant Extra Brut (100% chenin blanc).
L’ile paradisiaque : s’il m’est un jour possible de cultiver le vignoble de mes rêves, il sera très probablement planté sur Korčula, en Croatie, avec les cépages blancs endémiques de l’ile : le grk et le pošip. J’y coulerais des jours heureux, m’entourant des conseils des maitres des lieux : Frano Bire et Luka Krajančić, deux vignerons chers à mon cœur.
Le coucher de soleil ultime : dans la vallée d’Ica au Pérou, depuis le sommet du vignoble de Santiago Queirolo, au pied des contreforts de la cordillère des Andes, une coupe de leur Extra Brut en main (chardonnay). Un moment magique et inoubliable. Cette région est adaptée pour produire des vins exceptionnels, disait d’ailleurs le Professeur Max Rives.
Le coup de chapeau : à l’Angleterre, où nous avons été époustouflés par une production à 70 % effervescente. Un succès du à un climat similaire à celui de la Champagne il y a 15 ans, nous confie-t-on au domaine Coates & Seely. Il faut dire que leur cuvée La Perfide Blanc de Blancs 2009 est époustouflante de finesse. Le vin britannique pétille !
La belle surprise : la région de Bangalore, surnommée la Silicone Valley de l’Inde, se révèle être un joli terroir : un vignoble culminant a 1 000 mètres, des journées tempérées (26 a 28°C) et des nuits fraiches, offrant des vins équilibres, généreux et délicieux, comme le Réserve Collection Viognier 2015 du domaine Grover-Zampa, l’un des acteurs majeurs.
L’exploit : en Hongrie, où la production des vins liquoreux de Tokaj – les fameux “Aszu“ – se fait exclusivement à partir de raisins botrytises, ramasses grain par grain ! Une prouesse unique au monde et un coup de cœur pour la cuvée Tokaji Aszuescencia 2003 du domaine Erzsebet. Louis XIV en parlait déjà comme « Roi des vins, vin des Rois ». Il n’avait pas tort.
Le coup de froid : en Norvège, où grâce au réchauffement climatique et à la création de cépages interspécifiques comme le solaris et le rondo, la vigne a pu être plantée au domaine Lund Vingaard, sur le 59e parallèle nord. Leur astuce : des bâches en plastique pour recouvrir les sols, leur permettant de gagner quelques degrés grâce à la réflexion du soleil !
Le coup de cœur : pour le domaine Philokalia, en Palestine, à l’initiative de Sari Khoury. Un projet unique de sauvegarde du patrimoine local (déjà 23 cépages endémiques identifiés), où le respect de l’humain prime (fermiers payés à l’avance pour développer une relation de confiance sur le long terme) et ou les vins, élevés en amphore, invitent à la médiation.
L’unique zone d’ombre : avec 88 pays parcourus (sur 90 actuellement recenses), la Syrie et le Venezuela sont les 2 seules destinations qui manquent encore au tableau de chasse de Wine Explorers. Jugées « instables » pour le moment par les propriétaires des domaines viticoles s’y trouvant, nous attendons patiemment la chance de nous y rendre un jour.
Une aventure à suivre sur le site www.wine-explorers.net