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Vendanges inédites chez Deutz

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Ecarts thermiques, maturation, durée du cycle viticole … les sécateurs et seaux sont maintenant rangés et les vendangeurs ont déserté les galipes.

Au terme de 11 jours de vendanges accompagnés par une météo estivale, le raisin, fruit du travail de toute une saison est rentré. Les rendements sont honorables au regard des aléas climatiques enregistrés au cours de l’année, et la qualité si chère à la Maison Deutz est au rendez-vous. Les degrés alcooliques sont élevés et l’état sanitaire des grappes est parfait : une bien belle matière première à disposition de Michel Davesne, Chef de Caves, de Olivier Bernard, son Adjoint, et de leurs équipes.

Retour en quelques lignes sur une année à nouveau atypique sur plusieurs plans !

L’hiver a été doux et globalement sec. On constate un déficit de la recharge des nappes phréatiques à l’aube du printemps. Sur la deuxième décade de février, le printemps semble s’installer et on enregistre même des records de température : +2.6°C de température moyenne sur le mois ! Heureusement, fin février les valeurs de température tombent et le cortège de giboulées de saison arrive avec le mois de mars.

Les dates de débourrement moyennes sont respectivement le 8, le 13 et le 14 avril pour le Chardonnay, le Pinot Noir et le Meunier ; des dates proches de la moyenne décennale.
La fraîcheur de début avril contribue non seulement à faire oublier les chaleurs de février, mais place la vigne en danger : le gel frappe une première fois dans la nuit du 4 au 5 avril puis à plusieurs reprises du 11 au 15. Le premier assaut a été le plus destructeur : en cause, l’humidité importante de l’air. Les secteurs de la Côte des Blancs sont les plus touchés, nous enregistrons dans nos exploitations de Villeneuve et du Mesnil-sur-Oger environ 30 % de bougeons détruits. Sur les autres secteurs, les dégâts sont anecdotiques.

Les mois de mai et juin sont ponctués d’épisodes orageux. De son côté, le mercure joue au yoyo. La floraison est enclenchée de manière assez précoce sur les parcelles les plus hâtives mais un rafraîchissement des températures sur la deuxième semaine de juin viendra contrarier l’anthèse (*). Au final, la floraison tarde sur certaines parcelles et même peine sur d’autres.

Ce n’est qu’à partir du 15 juin, au moment où le baromètre sourit à nouveau que le cycle s’accélère. C’est rapidement et sous des températures caniculaires que la fleur se termine.
Nous retiendrons une date moyenne de floraison au 20 juin. Cette date permet au Directeur du Vignoble, Patrick Boivin et son bras droit Cédric Georget d’entrevoir une récolte sur la seconde décade de septembre, rompant avec la précocité de 2017 et 2018.

Le mildiou apparu fin mai/début juin est oublié et la pression oïdium, importante cette année, est bien maitrisée.
Courant juillet, un phénomène caniculaire inédit, avec des valeurs atteignant les 42°C, engendre des dégâts importants d’échaudage. Les raisins et les feuilles cuisent littéralement sous le soleil de plomb. Les pertes sont estimées au minimum à 15% .

La maturation s’enclenche au mois d’août sous de bons auspices. Les premiers prélèvements mi-août font déjà état de degrés alcooliques potentiels élevés.
La dynamique de maturation est galopante. Du jamais vu. De l’inédit ! Le réfractomètre indique une augmentation de 2.6° d’alcool potentiel sur la seule dernière semaine d’août pour les Chardonnay !

Les vendanges initialement projetées vers le 15 septembre se voient avancées. La durée du cycle floraison/vendange est la plus courte jamais enregistrée : environ 83 jours, soit une semaine de moins que la normale. A l’instar d’une grande partie de la Champagne, les premiers coups de sécateurs sont donnés sur le vignoble de Champagne Deutz le 10 septembre.
La maturité des raisins est globalement homogène et la vendange peut être initiée quasiment en même temps dans tous les terroirs. Les vendangeurs ont troqué les imperméables pour les chapeaux et la crème solaire pour toute la durée de la récolte. Le niveau de maturation des raisins ne cessant de grimper, il fallait gérer le circuit de cueillette de prompte façon. L’excellent état sanitaire et la météo estivale, accompagnée de nuits claires et fraîches, l’ont rendu possible.

Au final, dans le vignoble Deutz, nous enregistrons un rendement moyen proche du rendement de 10.200 kg/ha fixé par l’Interprofession, notamment pour les nobles Pinots Noirs d’Ay (exemple : nos vignes de la Côte Glacière et Meurtet). Mais aussi quelques disparités, comme sur certains crus de « grands blancs » où le tonnage n’excède pas, sur certaines parcelles, 7 à 8.000 k/ha.
Les degrés des moûts sont élevés : la moyenne est à 10,90°. Les acidités ressortent à 7,4g/l en moyenne et, grâce à la présence assez importante de malique, sont bien équilibrées.

Dans les semaines et les mois qui viennent, une fois sortis de fermentations, à la cuverie, puis dans le Salon des Oiseaux de Champagne Deutz, les quelques 150 vins de cépages et de terroirs différents seront scrutés pour être dirigés, selon leurs attributs, vers l’une ou l’autre des 14 compositions de champagnes que le Président Fabrice Rosset et ses équipes ont créées au fil des ans.

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