Toshiro Kuroda : PDG d’Issé & Cie.
« L’image du saké en France est toujours lié à un tord-boyaux, une eau-de-vie pas politiquement correcte mais surtout une imposture puisque le vrai saké qui titre entre 14 et 18° représente l’idéal de l’eau, frais et cristallin. Les importateurs n’ont hélas jamais cherché à casser cette image de l’Asiatique souriant servant cet horrible digestif et elle s’est même répandue ailleurs en Europe, notamment en Grande-Bretagne, également pays consommateur de faux saké.
Il existe 1500 producteurs de sakés au Japon ; parmi les meilleurs, le ginjo, au joli nez et à la texture veloutée, l’équivalent du grand cru et dont j’ai sélectionné une dizaine de variétés. J’ai surtout cherché à définir un nouveau territoire de marques pour de bons sakés, dans les restaurants japonais d’abord mais également aujourd’hui sur les grandes tables françaises, grâce à des sommeliers convaincus de leur intérêt sur des repas d’exception et qui les goûtent avec la même approche que les vins. Ils se dégustent avant, pendant, après et entre les repas, chaud, froids ou tièdes en fonction des moments de consommation.
Avec deux boutiques à Paris et un site internet, j’ai réussi à gagner en quatre ans 20% de Pdm ; c’est dire à quel point ce marché en était aux balbutiements ».
RVI 3886 – Mars 2011
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