« En règle générale, le Singapourien boit peu de vin : une bouteille pour six durant un dîner, par exemple. Tout simplement parce que le vin est totalement étranger à la culture du pays. C’est quelque chose de très nouveau, mais le nombre des amateurs progresse sérieusement. Cette consommation est souvent un élément de position sociale, qui conduit à l’achat de bouteilles prestigieuses pour les plus riches.

Les femmes se doivent de porter du Hermès ou du Vuitton, les hommes d’avoir une Porsche ou une Ferrari et de boire des vins très chers. Mais il y a aussi de plus en plus de Singapouriens qui passent leurs vacances dans les vignobles Français et en reviennent avec beaucoup de commandes, de photos de vignobles et des connaissances plein la tête.

Avec eux, les “Wine dinner” rencontrent un grand succès dans les restaurants gastronomiques. Je donne au Hilton des cours sur le vin et, à ma grande surprise, les sessions, souvent complètes, sont surtout composées de locaux. Les vins Français étant considérés comme “luxueux”, ces consommateurs s’orientent en général vers des bouteilles plus accessibles venant d’Australie ou de Nouvelle-Zélande… Un producteur doit avant tout trouver un bon importateur mais il y a plus de 400 “suppliers” en vins pour ce pays, qui est plus petit que Paris. Beaucoup de vignerons ont été déçus. Prendre son temps pour rencontrer et recueillir l’opinion de restaurateurs ou de sommeliers paraît indispensable. Mais c’est maintenant qu’il faut y être. Les restaurants gastronomiques poussent ici comme des champignons. »

RVI 3895 – février 2012