La saison des salons est en pleine floraison, en toutes saisons et vers tous horizons. Il est loin le temps où le vigneron vendait tout, tout seul et où, aux débuts de Vinexpo, quelques exposants attendaient l’acheteur en jouant à la pétanque dans les allées.

Les salons se sont professionnalisés, multipliés, spécialisés. Les dégustations au coin d’un stand se sont reconverties en master class sur d’impressionnants espaces collectifs où les visiteurs peuvent venir déguster à leur rythme, selon leurs besoins, toute la production d’une région ou d’une appellation, par cépage, par couleur ou par prix.

De l’imagination débridée du début des années 2000 qui faisait proliférer les gammes comme des petits vins, on est revenu à des concepts mieux pensés et plus raisonnables de hiérarchisation et segmentation. Il ne s’agit plus de créer des cuvées à tout va mais de vendre au juste prix, de sensibiliser, expliquer, fidéliser… Et le vigneron ou le metteur en marché délégué doit de plus en plus aller au contact de ses consommateurs et aider les distributeurs à vendre ses vins.

Mais les salons sont, comme le marché, en pleine mutation. Les vins bio continueront-ils à exister seuls dans Millésime Bio ou intégrés dans les grands salons internationaux comme pour la première fois cette année à Prowein qui avait mis en place un espace dédié ?

Y aura-t-il de la place en Asie en 2013 pour un nouveau salon, Vinisud Shanghai, alors que les Chinois cernent bien mal l’idée de vins de la Méditerranée ? Le salon d’Angers parviendra-t-il à maintenir son édition annuelle alors que quelques gros opérateurs l’ont déjà déserté en défendant une version allégée tous les deux ans ? La LIWF va-t-elle être délaissée par les acheteurs européens pour Prowein qui ne rêvent que d’attirer les acheteurs chinois à l’instar de Vinexpo ?

D’autres grands metteurs en marché vont-ils préférer économiser le prix d’un stand pour s’offrir quelques VIE sur place ? La prochaine saison des salons qui s’étale désormais sur quasiment toute l’année apportera sans doute bien des réponses…

RVI 3897 – Edito d’avril 2012