Point sur le marché français des vins de Bourgogne
Les vins de Bourgogne atteignent cette année de nouveaux records à l’export, malgré une économie mondiale qui tend de nouveau à s’essouffler. Ils sont portés par les efforts constants des professionnels bourguignons, par la régularité qualitative des millésimes successifs, par les nouvelles tendances de consommation (boire moins mais mieux) et par l’essor du pouvoir d’achat des amateurs des pays riches et asiatiques.
En France, les circuits de distribution modernes résistent bien, avec, là aussi, un record de ventes et une belle valorisation. Les marchés traditionnels demandent plus d’investissement pour les mêmes résultats. La Bourgogne maintient ses positions dans la restauration en étoffant son offre et en profitant des ventes aux verres. L’oenotourisme et la vente directe attirent de nombreux amateurs. L’évolution du circuit des cavistes laisse entrevoir de belles perspectives.
Ces chiffres ne traduisent toutefois pas les disparités qui subsistent dans le vignoble. Certaines entreprises connaissent des problèmes de rentabilité. Face aux perspectives de régulation des disponibilités, dues en partie à la faible récolte 2012, les professionnels bourguignons veulent préserver leurs marchés en maîtrisant les hausses de prix et en évitant les spéculations extérieures. Avec un équivalent de 203,7 millions de bouteilles mises sur le marché et une progression de 1,5 % par rapport à la campagne précédente, les sorties de propriétés 2011/2012 (vrac et bouteilles) affichent de belles couleurs. Les sorties de vin sont favorisées, en partie, par les achats toujours dynamiques du négoce auprès de la viticulture (875 000hl). Ils ont encore progressé et dépassé de 1 % le niveau de la campagne précédente.
Les stocks de vin restant, en fin de campagne 2011/2012, à la viticulture sont stables mais bas (1,35 million d’hl), après la baisse de 9 % sur la campagne 2010/2011. Equivalant à moins de 11 mois d’une récolte moyenne, c’est un chiffre faible, d’autant que le volume de récolte du millésime 2012 sera certainement en dessous de la moyenne.
Les professionnels bourguignons souhaitent limiter les effets de cette petite récolte sur une demande toujours croissante. Si une augmentation des prix est inévitable, elle sera maîtrisée, afin de ne pas se détourner des consommateurs des marchés historiques ou naissants. L’enjeu est de taille dans un univers de plus en plus concurrentiel. La Bourgogne, à l’image de quelques autres vignobles français, maintient ses parts de marché en France. Elle bénéficie d’un choix de consommation de plus en plus qualitatif, conséquence de la crise économique.
Le contexte est difficile. Avec un pouvoir d’achat en baisse de -0,6 %, les consommateurs, raisonnables, ne sacrifient pas leurs dépenses : ils les contrôlent. Le vin profite de cette tendance qui accompagne un autre mouvement, le « slow drinking ».
En 2012, les achats de vins d’AOC évoluent donc positivement. Les acteurs du marché se recentrent sur une population consommatrice de vin, certes moins nombreuse, mais à fort potentiel. Le budget moyen annuel par foyer a progressé : 312 € en 2011, contre 301 € en 2008 (source Kantar Worldpanel).
De par leur positionnement moyen / haut de gamme, les vins de Bourgogne bénéficient naturellement de cette évolution structurelle, avec une hausse de 2 % des ventes dans l’hexagone (107 millions de bouteilles), essentiellement grâce à la grande distribution.
Source : BIVB
Novembre 2012