Pas si avinés … édito de décembre 2012 – janvier 2013.
Les chiffres de FranceAgriMer affirment qu’il y a trois fois moins de consommateurs de vins qu’il y a 30 ans, à une coupette près pour le Nouvel An ou un anniversaire, que les consommateurs occasionnels ont été multipliés par 2 tandis que les consommateurs réguliers étaient divisés par 3. Les jeunes préfèrent l’eau et le coca, même pas la bière ni la vodka, enfin un peu plus le week-end …
Même ces 15-24 ans, tant courtisés tout en étant montrés du doigt pour binge drinking ces dernières années, sont plus de la moitié à ne pas boire de vins et pas tant de bière ni d’alcool que ce que l’on imaginait. On peine à y croire au vu de la fréquentation en hausse des bars à vins, de la poussée frénétique des clubs de dégustation fleurissant dans les écoles et entreprises comme les cactus après la pluie, de la prolifération des cavistes poussant comme des fleurs de béton à tous les coins de rue, de la population avinée plus que raisonnablement au sortir des discothèques et autres établissements de nuit.
Mais les chiffres ne peuvent mentir, une revue économique comme la Rvi les défend toujours bec et ongles face aux a priori et perceptions approximatives de certains professionnels qui se veulent diseurs de tendances. Et les chiffres sont têtus, même s’ils peuvent être surprenants comme cette proportion plus importante de non consommateurs en Île-de-France et dans le Nord, près d’un adulte sur deux, dans des régions pourtant à mauvaise réputation en matière de consommation excessive de boissons alcoolisées. Faudrait-il donc remercier la loi Évin qui oeuvre en ce sens depuis 20 ans ?
Même pas puisque les références en linéaires sont toujours aussi pléthoriques, la multiplication des animations en magasins pas moins tentatrice et les prix promotionnels de plus en plus attractifs. C’est donc que nous allons bel et bien vers le boire moins mais mieux, plutôt au verre qu’à la bouteille, dans un esprit de découverte plutôt qu’en quête d’ivresse. La menace d’alcoolisation généralisée de la population s’éloignant avec ces études (même que ce sont désormais les États-Unis qui boivent plus que nous !), peut-être allons-nous pouvoir cesser cette diabolisation perpétuelle des vins et des spiritueux dans leur ensemble. M. Évin, répétez donc après moi la règle du 2340* de la consommation responsable. Vous la copierez 100 fois !
RVI N°3905