Les attentes en matière de vin sont en pleine révolution. En France, on continue à penser production avant de penser commercialisation. Résultat l’offre n’est plus en adéquation avec la demande. Les vins rouges délaissés aujourd’hui sont ceux qui se consomment à température ambiante. A l’inverse, nous manquons de rouges qu’on peut mettre en glace, comme certains vins d’Alsace ou de Loire. De nouvelles tendances voient le jour. Parmi les plus marquantes observées depuis quelques années, le no/low, qui désigne les vins sans alcool ou très faiblement alcoolisés, capte un nombre grandissant de consommateurs. Les jeunes âgés de 18 à 25 ans jouent un rôle prépondérant dans cette évolution et  qui représente 44 % des consommateurs de No/Low.

La tendance se déploie aussi aujourd’hui sur les tables des restaurants étoilés et aucun pays n’y échappe. Ceux qui ne s’adapteront pas disparaîtront. Curieusement, la France, premier producteur et premier consommateur de vin dans le monde, est en tête de la demande de vin sans alcool avec l’Allemagne, la Finlande et les Pays-Bas. Pour le vin à faible teneur en alcool, les plus gros consommateurs sont la Norvège, les Etats-Unis, et les Pays-Bas. Certains gouvernements encouragent les consommateurs à opter pour des vins à faible teneur en alcool. Au Royaume-Uni, les pouvoirs publics autorisent désormais la désalcoolisation de vin en vrac. Une mesure qui pourrait faire se multiplier les alternatives aux boissons alcoolisées.

En Australie, le gouvernement a accordé une subvention de 4 millions de dollars destinée à favoriser la qualité et l’innovation sur le marché en plein essor des vins à faible teneur alcoolique ou sans alcool.

Partout de nouveaux concepts de bars sans alcool font leur apparition de Liège, à Londres, à Dublin, San Francisco, New York ou Chicago. Au Royaume-Uni, il est de 0,05 % de teneur en alcool, mais le ministère de la Santé a lancé une consultation sur son relèvement à 0,5 %, qui lui permettrait de s’aligner sur des nombreux pays dont l’Australie, les Etats-Unis ou encore le Danemark.

Le No/Lo ne se limite pas à la sphère des vins. Dans les spiritueux c’est la croissance la plus rapide de toutes les catégories avec une accélération moyenne annuelle supérieure à 100 % entre 2017 et 2022. En 2022 la croissance était de 17 % en France et de 33 % au global.

Le marché mondial du no/Lo a dépassé les 11 milliards de dollars en 2022. Il a augmenté de 7 % en volume sur les dix marchés clés parmi lesquels l’Australie, le Brésil, le Canada, les Etats-Unis, la France, l’Allemagne, le Japon, l’Afrique du Sud Aux Etats-Unis, entre août 2021 et août 2022, les ventes totales de boissons sans alcool ont bondi de 21 % à 395 millions de dollars sur douze mois.

Le no/low correspond la plupart du temps à un vœu de sobriété ponctuel, pour des raisons de santé ou de budget, après avoir fait du sport ou pendant une grossesse.

Chez TUTIAC, on a profité de Wine Paris pour lancer en avant-première des nouveautés en matière de « No et Low Alcohol ». « Cela fait un moment que nous travaillons sur les projets de no et low alcohol mais nous ne voulions pas sortir de concept tant que nous n’étions pas 100% calés sur les profils. Nous avons maintenant réussi à développer des produits extrêmement qualitatifs à 0.0% et 9% dont nous sommes fiers, raison pour laquelle nous les dévoilons sur le salon. Les démarches ont d’ailleurs été un succès, nous avons été sold-out sur les échantillons de 0.0% durant la 2^ème journée. » nous confie Laurie Huet, Chef de produit chez Tutiac.

En Touraine, même son de cloche, les ventes de no / low atteignent 5 à 10% des ventes chez Joost de Villebois avec sa nouvelle gamme Divin 0%. Nous avons dégusté le Pinot noir de la gamme : les vins sont structurés et aromatiques, à déguster pour se faire sa propre idée du 0%.

Le no / low est aussi très attendu à ProWein. « Nous nous sommes toujours considérés comme des partenaires du secteur des vins et spiritueux et nous avons toujours répondu aux exigences du marché – comme par exemple lors du dernier ProWein avec la première de notre exposition spéciale sur le thème no-and-low », nous confie Peter Schmitz. ProWein 2023 a été le premier salon professionnel d’Europe à accorder une place dédiée à cette tendance actuelle de la branche. ProWein 2024 s’inscrit dans la continuité de cette première : sous le slogan « ProWein Zero », tout tournera autour du « no-and-low » sur une surface spéciale au Hall 1 – complétée par une zone de dégustation dédiée.

Cet article a été publié le 20 février 2024.