Nicolas Rossignol : producteur à Volnay.
«L’appellation a eu tendance à s’endormir sur sa notoriété. Pendant longtemps en Bourgogne, on n’allait pas déguster chez le voisin mais depuis six ans, quelques producteurs se sont regroupés, d’abord pour déguster entre eux. Au départ, nous étions une dizaine avec des vignerons de Saint Aubin et Pommard ; aujourd’hui 45, toujours sur la base du volontariat. On a pu constater la progression qualitative des vins. L’organisation de la manifestation annuelle Élégance des Volnay a créé un nouveau dynamisme.
À Volnay, les vignerons détiennent 60% de l’AOC contrairement à Pommard. Ils ont donc la main sur l’image de l’appellation. De surcroît, le plus gros négoce, Bouchard père & fils, propriétaire d’une centaine d’ha au total, est originaire de Volnay et reste ancré dans l’appellation. Les Montille, Lafarge, d’Angerville qui exportent déjà depuis plus de 30 ans, nous ont aussi beaucoup aidés a l’international.
Le Volnay a toujours été un vin de connaisseurs, à la mode depuis une dizaine d’années grâce à des vins sur la finesse et l’élégance comme Chambolle mais Pommard et Gevrey-chambertin avaient plus de volumes pour le négoce, Volnay est pénalisé par moins de superficie (206 ha) et plus de vignerons donc moins de volumes disponibles.
À Bordeaux, on achète le millésime ; en Bourgogne, on estime qu’un bon domaine fait toujours bon, quelque soit le millésime. »