Marché du vrac mondial.
Le marché du vin en vrac est passé de 30 M hl en 2000 à 62 M en 2010 et l’OIV estime qu’il pourrait atteindre 90 M en 2020.
Pour preuve de ce dynamisme, certains pays enregistrent une hausse importante de leurs importations (Russie, Chine, Australie, Japon…). Mais en 10 ans, la France a perdu 20 % de ses volumes exportés en vrac. Selon l’association Vinseo*, cette campagne débute dans un contexte de forte demande sur les stocks disponibles, mais la production française enregistre cette année une hausse de 11 % (dont 20 % pour le Languedoc seul).
Claire Brun, de l’entreprise de courtage Murphy Wine Company, constate « une certaine tension sur ce marché dynamique, due à la faiblesse des stocks mondiaux, évalués entre seulement 13 à 40 M hl en 2011 ». Après avoir rappelé les positions des principaux acteurs du marché (prédominance de l’Espagne et de l’Italie, la France n’arrivant qu’en 5ème position avec seulement un tiers du volume exporté par l’Espagne), Claire Brun estime que l’Hexagone a perdu des PDM aux États-Unis et en Chine.
Et ce malgré des atouts pour répondre à la forte demande en cépages internationaux (cabernet, chardonnay, merlot, syrah, sauvignon blanc…) et la recherche de profils de vins nécessitant l’intervention de moyens techniques (copeaux de bois, flash détente, micro-oxygénation…) parfaitement maîtrisés en France.
À ne pas négliger néanmoins le coût social de la délocalisation du conditionnement des vins vers les bassins de consommation – une étude sud-africaine (source WoSA) démontre que chaque 100 000 hl transférés vers le vrac et embouteillés à l’étranger engendreraient une perte de 107 emplois. Autres inconvénients : la volatilité des prix dans des crises conjoncturelles (la surproduction australienne engendrant des exportations opportunistes à faible prix vers les États-Unis), la faiblesse des marges et la moindre différenciation du produit.
* Conférence au Sitevi 2011
RVI 3895 – février 2012