La version française de Lot 18 fait ses premiers pas en ligne depuis le début de l’année. Cette arrivée dans le paysage du commerce du vin sur internet est la conséquence directe du rachat par la société américaine Lot 18 de Vinobest, un site français d’achat groupé de vins créé en 2009. L’entreprise new-yorkaise compte s’appuyer sur le savoir-faire de Paul Guillet et Thierry Rochas, les deux créateurs de Vinobest, pour entamer la conquête du marché européen.

Après le site français, une version britannique de Lot18 verra le jour courant février, le développement de la branche européenne étant piloté depuis Londres par Will Armitage, actionnaire historique de Lot18, et Andrew Nguyen. La filiale française peut compter sur les importants moyens dont dispose la start-up américaine. Lot18, qui compte d’ores et déjà 120 salariés outre-Atlantique pour un CA de 1 à 2 M$ par mois, a levé 50 M$ depuis sa création, en novembre 2010.

Environ un tiers de la dernière levée de fonds, soit 10 M€, pourra être mobilisé au développement de la société en Europe. Le modèle choisi par les créateurs de Lot18 est celui de la vente privée, par opposition à la vente sur catalogue pratiquée par 1855 ou ChateauOnline. Elle permet aux membres d’accéder à des offres limitées en quantités et dans le temps (4 jours). Le nouvel arrivant croisera ainsi le fer avec vente-privee.com ou ventealapropriete.com. Lot18 dispose d’un entrepôt, à Lognes (Seine-et-Marne) d’où se fera l’éclatement des commandes. Il promet à ses clients des livraisons sous trois jours.

Thierry Rochas, le directeur des achats France, dit viser une clientèle d’épicuriens, souhaitant à la fois avoir accès à des références solides et à des vins de découverte, en France comme à l’étranger.

« Nous n’entendons pas être des brokers de la vente en ligne, mais bien d’établir des partenariats dans la durée avec les producteurs », insiste-t-il. À la carte en 2012, l’ensemble des appellations françaises, quelques vins italiens, allemands, de Sonoma ou de Napa Valley ; des offres complémentaires seront progressivement développées : produits d’épicerie fine et d’arts de la table, repas et excursions gastronomiques. Dès la prochaine campagne, les membres auront également un accès à des ventes en primeur. La version française offre également les frais de livraison à compter de la neuvième bouteille.

« Nous pensons pouvoir bénéficier du mariage entre les méthodes de vente éprouvées des Américains et notre expérience française en matière de sourcing et de logistique » explique Thierry Rochas. Pour développer sa clientèle, Lot18 compte sur les importants moyens de recrutement mis à sa disposition par la société mère américaine, qui dispose d’ores et déjà de 750 000 membres, dont 250 000 clients. Le site fonctionne beaucoup grâce au parrainage entre membres, qui constitue 38 % du recrutement sur le site américain. Les objectifs sont de « quelques M€ de CA » la première année, selon Thierry Rochas, qui dit surtout vouloir recruter des membres plutôt que de « courir après le chiffre d’affaires ». La création d’une trentaine d’emplois est prévue entre la France et l’Angleterre.

RVI 3895 – février 2012