Les Chinois débarquent – édito de juillet 2011.
Jamais visiteur n’avait été plus courtisé dans les allées d’un salon. Un étranger sur trois était asiatique et les Chinois avaient plus que doubler dans la liste des enregistrements de Vinexpo. « Leur nombre a dépassé nos prévisions les plus optimistes » s’enthousiasmait le DG Robert Beynat. Même les journalistes étaient venus en nombre : le président Eyzaguirre n’en revenait pas d’avoir à répondre à autant de demandes d’interviews pour des journaux venus d’Orient.
Les 2400 exposants avaient les yeux de Chimène pour tout badaud aux yeux bridés passant entre les stands. Au point d’oublier que sur ce jeune marché, les chausse-trapes sont encore nombreux et que les acheteurs ne sont pas forcément les payeurs. Peu d’opérateurs considèrent le vin comme un eldorado, juste une vitrine sociale car la plupart ont déjà fait fortune dans d’autres secteurs.
Même les plus fins stratèges du monde du vin en ont déjà fait les frais, les uns ayant préféré abandonner leurs parts à leurs partenaires chinois après avoir créer des marques à succès, les autres se débattant toujours dans les arguties juridiques pour récupérer leur marque éponyme, faute de l’avoir déposée avant de faire rentrer une bouteille dans un port chinois.
Un avocat spécialisé à Shanghai interrogeait récemment un aréopage d’importateurs de vin français plein d’enthousiasme et d’espoirs en leur demandant qui avait pensé à déposer le nom de son vin, voire de l’appellation.
Après que quelques rares mains se soient levées, il a invité avec humour les autres à rentrer directement en France : c’était trop tard pour eux !
Un exportateur averti en vaut deux.