Jan Smink remporte le 55e Prix Taittinger de cuisine d’auteurs au Cordon Bleu de Londres
Le Néerlandais Jan Smink remporte le 55e Prix Taittinger de cuisine d’auteurs dans les cuisines du Cordon Bleu de Londres.
Organisé depuis plus de cinq décennies, ce mythique Prix Culinaire International a vu émerger les plus grands Chefs français et étrangers (Régis Marcon, Michel Roth, Joël Robuchon, Tom Meyer, Kenichiro Sekiya, Jonathan Zandbergen …). Le Prix a pris un véritable tournant en 2019 plaçant au cœur de la compétition un produit unique, à travailler librement par les candidats. Une seule règle immuable néanmoins : un seul candidat par pays est sélectionné pour la Finale Internationale, représentant son pays et sa culture.
« Le concours s’est à présent tourné vers une cuisine d’auteur, plus dans l’air du temps, et qui va permettre de faire briller de nouveaux talents par leur originalité d’exécution », explique son Président, le Chef Emmanuel Renaut (Flocons de Sel, ***Michelin à Megève).
Les 8 participants ont chacun remporté leur ticket gagnant pour la Finale Internationale (USA, Belgique, Japon, Suède, Pays-Bas, Royaume-Uni, Suisse et France) autour d’une recette adaptée librement autour de ce produit.« Ce thème a été choisi par le comité pour la 55ème édition du Prix Culinaire ‘Le Taittinger’ pour son côté universel. Le cochon est l’une des viandes les plus consommées au monde. C’est un produit que l’on retrouve dans tous les pays avec un bon niveau de qualité et représentatif d’une identité culturelle forte.
Cette année, le sujet révélé quelques mois plus tôt par le comité d’organisation composé de grands chefs étoilés est le cochon. En cuisine, toutes les parties du porc peuvent être valorisées. C’est cette créativité que nous allons aller chercher auprès des candidats » conclut Emmanuel Renaut.
Les huit candidats sélectionnés pour la Finale avaient donc cette année une recette libre à exécuter, leur laissant ainsi un champ de création totale, indépendant des règles apprises tout au long de leur parcours. Ils ont eu quelques heures pour réaliser un plat autour du cochon. Chaque chef a ainsi pu laisser libre cours à son imagination, sa culture et ses inspirations pour créer un plat qui lui ressemble.
L’émotion ressentie à la dégustation du plat du vainqueur n’est pas étrangère à son succès, même si, pour gravir la plus haute marche du podium, il fallait affronter la seconde épreuve avec autant de talent. Appelée « recette imposée », la deuxième facette du concours a été dévoilée aux candidats la veille au soir de la Finale. Les jeunes compétiteurs ont disposé d’une nuit pour imaginer une recette dont l’intitulé était « potage de légumes ou soupe ou consommé sans protéines animales».
Jan Smink aura su appréhender avec habileté l’exigence de ces deux sujets. Pour sa 3ème et dernière participation, Jan venait avec une détermination à toute épreuve afin de rejoindre le cercle des gagnants récents de son pays : Lars Van Galen et Jonathan Zandbergen qui ont gagné le Prix Taittinger respectivement en 2011 et 2014 .
Propriétaire de son restaurant au Nord des Pays-Bas et resté très attaché à ses origines paysannes, Jan habite et travaille proche de la ferme de ses parents qui élèvent des vaches laitières. Il aurait pu reprendre la ferme familiale mais cela a été le choix de son frère cadet. Jan a très tôt su qu’il serait Chef et garde un fort attachement à ses racines, il aime travailler les produits locaux et les dérivés du lait comme le colostrum.
En 2ème position, le japonais Hirofumi Kanbe qui travaille au sein du restaurant ‘Prunier’, qui vient de décrocher 1 étoile Michelin à Tokyo. Il y travaille depuis longtemps et l’un de ses collègues avait déjà participé au concours. Il a pris la relève cette année en remportant la sélection japonaise. Méticuleux, c’est au bout de très nombreux essais qu’il a mis au point sa recette. Exigeant et persévérant, il souhaite que son plat soit absolument délicieux. Il possède toute l’abnégation qu’on imagine chez un Chef japonais. Il recherche la perfection dans son plat sans chercher à se mettre en avant. Il veut rester au service de son restaurant, de son Chef et avant tout satisfaire ses clients.
Le chef français, Alexandre Vuillin prend la 3ème place. Issue d’un milieux de restaurateurs, Alexandre poursuit une scolarité classique jusqu’à la Seconde mais le travail de la main lui manque, il change donc d’orientation pour retrouver ses racines familiales. Il travaille aujourd’hui au sein du berceau de la gastronomie française : la région lyonnaise, et plus particulièrement dans une véritable institution « La Pyramide ». Premier restaurant à détenir 3 étoiles, dirigé alors par Fernand Point, ami de Pierre Taittinger. « La Pyramide » a formé les plus grands chefs : Paul Bocuse, les frères Troisgros, les Haeberlin. Aujourd’hui, Patrick Henriroux dirige ce restaurant et a conservé cette tradition de la formation des jeunes Chefs. Alexandre se retrouve ainsi entre de bonnes mains et appuyé par ces prestigieux ainés ! Temple de la gourmandise, le produit est sublimé et les saisons respectées. Il apporte sa touche en cherchant les meilleures associations de produits afin de toujours surprendre les clients et espère bien se retrouver sur le podium en bonne place pour sa première participation !
Créé en 1967, le Prix Culinaire « Le Taittinger » a toujours eu pour essence et vocation de préserver le patrimoine gastronomique français en assurant la transmission du savoir-faire auprès de la jeune génération de Chefs. Lancé par Claude Taittinger en hommage à son père, Pierre Taittinger, Fondateur de la maison de Champagne éponyme, le Prix a accompagné des générations de Chefs. Fidèle gardien de cette tradition culinaire, il s’est toujours donné pour mission d’exiger un haut niveau de technicité s’appuyant sur la conviction qu’une fois cette qualité acquise, les Chefs peuvent se permettre d’aller aussi loin qu’ils le désirent. Reconnu par la profession, « le Taittinger » se distingue par son exigence et sa probité. Souvent appelé « l’ Everest de la gastronomie », sa difficulté représente un tremplin pour les lauréats et leur permet d’accéder à une vraie notoriété. Ils gagnent le respect de leurs pairs. Plusieurs d’entre eux deviennent des personnages de légende, imprégnant durablement l’histoire et le patrimoine par leur créativité et leur technique : Joël Robuchon, Michel Roth, Bernard Leprince, Régis Marcon. Ces étoiles de l’histoire française ont tous foulé un jour la première marche de ce podium très disputé.
Au sein de la maison Taittinger, nous sommes très fiers de porter ce Prix depuis tant d’années. Parce que nous voulons plus que jamais servir les Chefs à travers lui, nous avons décidé de lui donner un nouvel élan. Si les traditions persistent, l‘évolution de la société dans laquelle elles s’inscrivent est réelle. En cinquante ans, la gastronomie s’est redéfinie au travers des voyages et des produits. Les chefs ont eux-mêmes aboli les frontières culturelles et prennent plaisir à se renouveler au travers d’influences variées. Le bagage technique est plus que jamais le socle de leur carrière, mais, la quête de sens, de singularité sont essentielles lorsqu’ils visent le sommet. Ils éprouvent cette nécessité d’aller vers ce qu’ils sont et puisent pour cela dans leur culture, leurs racines, leur histoire. Mettre l’âme du chef au coeur de la compétition est le pas que veulent franchir le Comité d’Organisation et la famille Taittinger.
Ce prix est porté par Emmanuel Renaut qui, depuis 2013, préside le Jury. Il est le Chef du « Flocons de Sel », 3 étoiles au guide Michelin et apporte généreusement son énergie et son talent à ce concours tout en veillant à l’équité des chances entre les candidats. Il est épaulé dans cette mission par le Comité d’Organisation et le Jury dont les membres, par leur parcours d’exception et leur professionnalisme, font figure d’exemple.
Cette année le président d’honneur était Michel Roux, propriétaire du restaurant « Le Gavroche « , bastion de la gastronomie française, institution internationale. Les Roux s’établissent comme une famille incontournable dans le royaume de la gastronomie au même titre que Bocuse ou Haeberlin.
Premier restaurant anglais à détenir 3 étoiles au Michelin, le Gavroche accumule les références gastronomiques internationales. Restaurant pionnier à Londres, cet établissement deviendra un lieu de formation pour toutes les générations de Chefs suivantes. Gordon Ramsay et Paul Rankin sont deux exemples parmi tant d’autres de Chefs qui ont appris leur base au Gavroche avant de suivre leur propre voie.
Cette année, pour la première fois, la finale internationale se déroule hors de France et nous sommes honorés que Michel Roux en soit le Président d’honneur. Il dirige aujourd’hui Le Gavroche avec cette même exigence qu’au début, cette même attention du détail. Président du Taittinger pour le Royaume-Uni depuis plusieurs années, Michel Roux a déjà conduit jusqu’à la finale internationale Charles Coulombeau, vainqueur du trophée en 2020.
31 janvier 2023