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Foncier viticole Bordelais, un écart des prix conséquent entre les différentes appellations

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Depuis le début de la crise du Covid, de nombreux domaines à Bordeaux rencontrent des difficultés en raison d’un fort endettement sur les valeurs foncières ayant presque été divisé par deux, passant de 25 et 30.000€autrefois à 12 et 15.000€ aujourd’hui. Un hectare de vigne peut se vendre 5.000€, le même prix qu’1 m² dans l’immobilier, un phénomène toutefois assez exceptionnel.

« C’est dramatique parce ce que les viticulteurs ont investi en fonction de cette valeur du foncier viticole et de l’hectolitre de vin, donc les gens qui ont fait des investissements vont se retrouver dans une situation où la valeur de leur patrimoine ne suffira pas à rembourser les dettes qu’ils ont auprès du Crédit Agricole…J’éprouve un sentiment de tristesse car une profession que j’ai aimée , que j’ai connue toute ma vie , qui en arrive à une telle situation est une profession en perdition…je ne sais pas ce qu’il va en rester sur la génération suivante… », explique Bernard Bouchon.

Cette tendance se confirme d’après le président du syndicat des Bordeaux et Bordeaux Supérieurs, Stéphane Gabard : « Il y a quelques ventes qui s’effectuent mais cela va dépendre de la situation des terroirs, des parcelles, les bons terroirs ou à côté d’exploitations dynamiques ont tendance à se vendre, par contre on obtient des secteurs où là il y a carence d’acheteur et là ce n’est même plus une question de prix, il n’y a plus du tout de preneur »

Pour le directeur départemental de la SAFER Nouvelle-Aquitaine Michel Lachat, cette baisse des prix ne serait pas seulement dû au Covid, mais ce serait la conséquence d’un déséquilibre de l’offre et de la demande avec un nombre d’acheteurs insuffisant face à une offre conséquente.

Le cœur du marché en vignes AOC Bordeaux se négocie entre 12.000 et 15.000€ l’hectare pour des vignes en bon état, par contre pour des vignes mal placées, qui ont subi des sinistres climatiques liés au gel et dont le matériel végétal est en mauvais état, là on peut tomber assez bas, il y a eu des transactions de 5.000 à 6.000 € l’hectare effectivement », indique Michel Lachat, directeur départemental de la SAFER Gironde.

Le foncier viticole Bordelais a effectivement diminué depuis environ deux ans sur les petites appellations, se situant autour de 12.000 à 15.000€ selon la SAFER, mais sur certains terroirs, gélifs ou couloirs de grêle, les prix peuvent tomber à 5.000€ voire ne plus se vendre du tout. Et à côté de cela, certains hectares peuvent se vendre entre 2 ou 3 millions à Pomerol, Pauillac, Saint-Emilion et même jusqu’à 10 millions à Saint-Emilion. C’est le cas à Fronsac où les prix se sont envolés sur certaines propriétés. Le prix d’un hectare de Fronsac en 2019 se vendait entre 30 et 60.000€ et entre 80 et 130.000€ pour un Canon-Fronsac. A ces prix, ce sont des institutionnels, des grandes familles françaises et des étrangers qui les rachètent.

En 2013 le Château Gaby a été racheté pour 13 M€ par l’américain Tom Sullivan. Le Château la Rivière à quant à lui été cédé pour 35 M€ à une famille chinoise ayant fait fortune dans le thé et les hôtels. La propriétaire est Madame Lau, veuve de Lam Kok, ayant disparu tragiquement dans l’accident d’hélicoptère avec l’ancien propriétaire James Grégoire. Enfin en 2015 le Château la Dauphine à été repris pour plusieurs millions d’euros par la famille Labrune dont le prix exact n’a pas été révélé. Plus récemment, Château Cantenac Brown a été repris par la famille Le Lous, à Simon Halabi, tycoon de l’immobilier londonien, pour un montant approchant les 200 M€ pour 50 ha en Margaux et le château Beauséjour Héritiers Duffau-Lagarrosse et ses 7 ha, à Saint-Émilion  par la famille Courtins pour 75 M€.


Xavier Buffo – Château la Rivière

« Nous, pour ce qui est de Gaby par exemple au niveau du prix à l’hectare, on était à 500.000-550.000€ l’hectare, chargé, comprenant le bâti le château, les chais, l’équipement, enfin tout ce qui fait que cela fonctionne », commente Damien Landouar directeur de château Gaby mais aussi président de l’appellation. « Il y a un pouvoir d’achat oui, mais d’autres investisseurs étrangers en ont aussi, Fronsac est attractif par la beauté de ses paysages, on y produit des vins dont la réputation est en train de monter fortement, on a de très beaux terroirs argilo-calcaires », commente Xavier Buffo le directeur du Château la Rivière …

Lire l’article en entier dans la RVI N°3958 de mai-juin 2021 – Réservé aux abonnés.

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