Diva Bordeaux cède 70 % de son capital à un géant de l’agroalimentaire chinois. Diva Bordeaux devrait signer un accord avec le géant chinois de l’agroalimentaire Bright Food. Au terme de ce partenariat qui constitue une première en Bordelais, les Chinois entreront au capital de ce négociant indépendant à hauteur de 70 %. C’est ce qu’a annoncé cette maison, spécialiste des grands crus, qui pousse ainsi la logique de son développement à l’étranger.

En effet, Diva réalise 92 % des 33 millions de son chiffre d’affaires à l’export, dont la moitié en Chine. Concrètement, « cette alliance va reposer sur l’entrée de Shanghai Sugar Cigarette and Wine (SSCW) », une filiale de Bright Food, au capital du négociant bordelais.

L’accord passé ce mois de juin entraînera la création rapide d’une joint-venture alliant Diva Bordeaux à Shanghai Sugar Cigarette.

En échange de cette prise de contrôle dans son capital, Diva Bordeaux souhaite « renforcer son développement international, notamment en Chine », et surtout « s’appuyer sur la force du réseau de distribution de Bright Food, qui dispose notamment de plusieurs centaines de magasins spécialisés ».

Le négociant voit loin, il prévoit d’offrir à la vente : un « éventail large allant des grands crus classés aux petits châteaux ,en passant par les vins rares de collection, et compte ainsi diversifier son portefeuille de clients. Le développement d’un vin de Bordeaux destiné au marché chinois est également à l’étude ».

Le fondateur et actuel président de Diva Bordeaux, Pierre Beuchet, ainsi que son actuel directeur général, Jean-Pierre Rousseau, demeureront actionnaires à hauteur de 30 %. Ce dernier conserverait ses fonctions à la tête de la société qu’il dirige depuis vingt-cinq ans, et dont il deviendrait également président pour un mandat de cinq ans minimum.

Depuis sa création en 1979, Diva Bordeaux est l’un des intermédiaires entre les producteurs de grands vins de Bordeaux et les distributeurs internationaux.

La société est présente depuis plus de vingt ans sur les principaux marchés en Asie ; son nouveau partenaire Bright Food pèse lui 10 milliards d’euros en chiffre d’affaires.

Depuis quatre ans, les investisseurs chinois s’implantent dans le vignoble bordelais : une vingtaine de propriétés sont déjà passées sous la coupe de fortunes chinoises. Enfin, selon le Comité interprofessionnel des vins de Bordeaux (CIVB), la Chine est un marché tellement porteur, qu’elle draine à elle seule, avec Hongkong, la moitié de la valeur exportée en 2011.

Sud Ouest – Juin 2012