La déclaration ne fait pas (forcément) la consommation. Une étude Vinexpo* voudrait mettre à mal les clichés en affirmant que plus d’une femme sur deux préfèrerait le vin rouge contre une sur quatre le vin blanc. Une observation empirique entre diners en ville, pique-nique entre amis et apéritifs improvisés n’aboutirait pas forcément aux mêmes conclusions.

Si les femmes gravitant dans les milieux d’affaires ou a fortiori dans ceux du vin et de la dégustation, s’affichent plus volontiers avec un verre de rouge à la main, cela confirme surtout qu’elles sont « décomplexées », selon les termes de l’étude. Seules 1,6% des Françaises avouent que le vin « améliore leur image ». Les hommes n’auraient pas forcément déclaré plus. Et pourtant…

L’image de sérieux dans le vin a encore hélas une couleur ; elle est rouge. A peine vire-t-elle, depuis quelques années, au rosé dans des circonstances estivales.

Cette couleur a d’ailleurs gagné 10 points en deux ans auprès des « déclarantes ». Oserais-je avancer la même suspicion quant aux critères de choix revendiqués, le sondage rétrogradant le prix au troisième rang derrière l’origine et le cépage. La crise est pourtant passée par là et les sorties en GMS montrent des entrées de gamme et des MDD pesant déjà une large part des volumes et progressant davantage que les fourchettes supérieures.

Encore du déclaratif à analyser avec modération. Retenons donc des données peu révolutionnaires mais moins contestables : Les femmes consomment différemment selon les pays, le vin apparaît de plus en plus convivial lors d’une soirée entre amis (pour celles qui ont su résister à la diabolisation) et il reste important pour plus des deux tiers des consommatrices lors d’un rendez-vous amoureux. Aucun doute là-dessus.

* basée sur les réponses d’internautes consommatrices de vin.

Lire l’article Les femmes préfèrent le rouge.

Edito de la RVI 3889 de juin 2011.