Le cocktail est depuis quelques années à l’heure du cosmo et du mojito, mais il devient de plus en plus vintage, à la recherche des spiritueux perdus, Peychaud, Pernod, portos et old apéros.

La mode passe par Sex & the City, James Bond ou Mad Men comme jadis le whisky par Bogaert et la vodka par Bruce Willis mais au-delà de la promo par les héros de grands et petits écrans, la vague cocktails remet en lumière des lieux ou il fait bon siroter un beau et bon breuvage : les speakeasy, bars clandestins devenus lounge avec pignon sur rue, les bars tiki, so exotiques où l’ombrelle du verre ne protège les cocktails que des spotlights pas forcément hawaïens, et les cosy bars où papa Hemingway n’aurait pas regretté son petit havre de La Havane et où l’on prend plaisir à personnaliser un dry martini ou un manhattan dans une ambiance qui aurait tant plu à Gatsby.

Les barmen devenus bartenders ou propulsés au grade de mixologistes, se plaisent désormais à dénicher les vieilles recettes d’un autre siècle, plus dry, moins sirupeuses, parfois sorties d’un carnet de bar d’avant Prohibition. Ils travaillent derrière le zinc devenu laboratoire à des macérations et infusions maison à base d’herbes, de fruits ou de légumes oubliés.

À chacun sa patte et son exotisme mais guidés désormais par le même credo : vade retro mauvais jus et lourds sirops. Pas de bons cocktails sans bons ingrédients. Et ce sont les cocktails désormais qui deviennent stars, concoctés par un ambassadeur people, un barman charismatique ou une jeune barmaid passionnée.

RVI 3908 – Mai 2013