Catherine Corbeau-Mellot a du reprendre à la volée les rênes de la maison familiale présente dans la plupart des appellations du Centre-Loire.

RVI : Alexandre Mellot voulait porter le flambeau du sauvignon. Etes-vous toujours dans cette philosophie ?

C. C-M. : Plus que jamais car le sauvignon s’exprime particulièrement bien autour de Sancerre. La maison avait déjà racheté plusieurs domaines, ce qui nous vaut d’être présents dans sept appellations du Centre Loire sur un total de huit désormais avec la récente arrivée de Châteaumeillant en AOC. Cela permet de jouer la diversité, principalement sur le sauvignon en blanc, mais aussi sur le pinot noir en rouge. Nos cuvées permettent réellement l’expression du terroir et ainsi d’affiner notre connaissance des marchés en fonction de leurs préférences. En 1990, le nouveau centre d’embouteillage au pied de la colline de Sancerre nous a fourni un outil moderne qui a permis de booster les ventes et de répondre aux appels d’offres, notamment de la Grande-Bretagne qui exigeait de plus en plus de normes qualité.

RVI : La notoriété et le succès des appellations du Centre-Loire sont-ils très hétéroclites ?

C. C-M. :S ancerre a l’avantage d’être mondialement connue, c’est un mot magique avant même la dégustation; Pouilly-Fumé est très appréciée en Italie et aux Etats-Unis où on appelle même les sauvignons des « fumés blancs ». Ces appellations sont perçues comme deux grands crus de Loire et nous devons capitaliser là-dessus car la notoriété du mot Loire reste à construire, particulièrement en Asie. Si Centre-Loire permet de se distinguer dans le Val de Loire sur le marché français, il n’a aucune notoriété à l’export et les sommeliers nous disent que cette dénomination ne parle pas forcément aux consommateurs en termes de vignoble. Les autres appellations se greffent autour par le cépage. Le nom Quincy plaît beaucoup sur le marché français ; sa demande ne cesse de croître chez les cavistes et auprès des particuliers et ce sont les premières ventes au caveau.

Rien qu’à la prononciation, Quincy fait l’unanimité ; il reste, en revanche, à le faire connaître à l’export. Nous profitons également de l’originalité du pinot gris en Reuilly rosé…

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F.H.

RVI 3887 – Avril 2011