« Gouverner, c’est prévoir » : une leçon bien oubliée !
En France, on exige des entreprises, des vignerons et des distributeurs qu’ils fassent des miracles dans un climat politique et fiscal qui change plus souvent vite que les saisons. Pourtant, créer une entreprise ou un vignoble, ce n’est pas une décision trimestrielle d’administration : c’est un challenge de long terme. Il faut trois ans pour qu’un jeune plant produise ses premiers raisins, dix ans pour qu’un vignoble trouve son équilibre, et parfois une génération pour atteindre la qualité reconnue par les marchés. Pendant ce temps, les régulations changent, les taxes fluctuent, les stratégies publiques se contredisent.
Créer une entreprise rentable ne relève pas non plus de l’improvisation. Entre l’investissement, la trésorerie, les normes et l’accès aux marchés, il faut cinq à sept ans pour atteindre une stabilité réelle – parfois plus. Monter un circuit de distribution, en France comme à l’international, demande des années de confiance, de contrats, de constance. Et pendant que ces entrepreneurs avancent à pas prudents, l’État change de cap au gré des crises et des équilibres politiques.
Le paradoxe est violent : ce sont ces mêmes entreprises, ces vignobles, ces PME exportatrices, qui financent une grande majorité de la fonction publique et du système social. Elles portent le pays, mais on leur impose une incertitude permanente.
Si la France veut retrouver sa puissance économique, elle doit offrir ce qui manque le plus aujourd’hui : une stabilité politique et fiscale durable. Sans cap, on navigue. Avec un cap, on construit – et on réussit.
Edito de la RVI N°3976 de décembre 2025.



