Samuel Montgermont, nouveau Président de l’UMVR
C’est le Directeur Général de Grandes Serres et de la Maison Denuzière, deux filiales de la prestigieuse société familiale Michel Picard en bourgogne, qui est désormais à la tête du syndicat professionnel des négociants de la Vallée du Rhône. Elu le 5 mars, Samuel Montgermont, vice-président de l’UMVR depuis 2014, succède à Etienne Maffre. Lors de son discours, le nouveau président n’a pas manqué de saluer le travail de son prédécesseur : « Il s’agit, en maintenant le cap, de mettre les bouchées doubles dans un contexte sanitaire, économique, politique et législatif officiellement défavorable à l’épanouissement de nos entreprises. » Mettre les bouchées doubles, c’est justement l’un des points forts du nouveau président du syndicat des négociants du bassin rhodanien. Rien ne peut entamer l’enthousiasme de Samuel Montgermont. Qu’il soit dans les vignes ou à vélo sur les pentes du Mont-Ventoux, ce travailleur acharné, rocker à ses heures, a un penchant certain pour la difficulté.
L’élection de Samuel Montgermont, une personnalité au parcours atypique qui revendique un métier d’artisan-négociant, est le signe de la volonté des Maisons de Vin du Rhône d’affermir les contours de leur profession. « Nous avons vocation à nous impliquer à chaque étape de l’élaboration d’un vin, en amont comme en aval, de la vigne à la cave, de la définition d’une stratégie marketing à la commercialisation ». Etre négociant dans le bassin rhodanien, c’est être vigneron pour la quasi-totalité des 70 membres de l’UMVR. C’est le plus souvent être vinificateur, prendre des risques en achetant du raisin et en transformant la matière première. Pour le nouveau président de l’UMVR, il ne suffit pas de le dire pour faire naturellement partie du paysage. Il faut poser des actes, construire des ponts tangibles entre la vigne et le négoce, faire bouger les lignes.
L’avenir de la filière et la progression de la qualité des vins du bassin rhodanien passent aussi par l’évolution de la relation négociant-vigneron. Le partenariat gagnant-gagnant initié en 2013 par Samuel Montgermont entre Grandes Serres et la Cave de Cairanne -sous le coup d’un plan de redressement drastique- est un bel exemple de l’effet vertueux de la mutualisation des efforts, des compétences et de l’outil de travail.
La coopérative poursuit son activité tandis que les Grandes Serres vinifient et mettent en bouteille à Cairanne leurs apports en récolte. Pour beaucoup, le mariage entre un négociant et une coopérative était impossible. Leur contrat moral, fondé sur la transparence, la confiance, la répartition des rôles et les principes du développement durable a fêté son septième anniversaire en 2020. Cairanne est en quelque sorte le laboratoire du champ des possibles en amont et en aval des vignes du versant méridional de la Vallée du Rhône.