Xavier Coumau, un courtier de campagne.
Le nouveau président du syndicat des courtiers de la place de Bordeaux ne voit d’autre issue pour les gros volumes girondins que la régulation de l’offre.
RVI : Comment définiriez-vous votre profession ?
X.C. : Un courtier est un intermédiaire entre la propriété et le négoce, un avocat qui doit faire converger les intérêts ou un tampon entre le marteau et l’enclume pour que tout le monde soit satisfait. Il est à la fois le commercial du vendeur et de l’acheteur, même si il est payé par l’acheteur et souvent accusé de jouer son jeu. Mais ce n’est pas le cas, un courtier de campagne doit aussi protéger les petits contre les plus gros, de plus en plus concentrés.
RVI : Quelles sont les différences entre les courtiers de campagne et les courtiers grands crus ?
X.C. : Ce sont deux mondes parallèles. Le courtier « à l’ancienne » est un peu comme un médecin de famille, il est plus proche des viticulteurs et peut encore faire des découvertes dans les petites propriétés ; on trouve parfois une excellente cuve une année dans un domaine et ailleurs l’année suivante. Ce sont rarement les mêmes à chaque millésime. C’est un travail de suivi qualitatif en amont. Mon bureau est mon véhicule et j’avale 50 000 km par an. Le courtier grands crus assure la continuité entre un réseau souvent déjà établi et le négoce ; il a forcément moins le côté social. Il gère surtout des allocations et le relationnel en aval en suivant les débouchés, parfois même la promotion des vins. Il est dans le monde du luxe.
RVI : Votre métier a-t-il beaucoup évolué ces dernières années ?
RVI 3889 – juin 2011