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Val de Loire : Oisly et Chenonceaux.

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Depuis quelques semaines, la Touraine compte deux nouvelles AOC, Oisly dans le Loir-et-Cher, (10 communes) et Chenonceaux sur les coteaux de la Vallée du Cher (27 communes). L’AOC Touraine, née en 1939, s’est surtout développée dans les années 1970 sur les vins de cépage, à partir du gamay pour les rouges et du sauvignon pour les blancs. « La problématique des cépages a interpellé déjà dans les années 1980 les plus avant-gardistes des vignerons qui ont entamé des démarches de reconnaissances des assemblages, en particulier pour les rouges en associant, le gamay avec le côt et le cabernet franc, raconte Alain Godeau, président de l’ODG des vins de Touraine.

C’était la meilleure façon de se démarquer, ce qu’ont tenté de faire les producteurs avec le Touraine Tradition, plus haut de gamme, mais la stratégie n’a pas marché puisque tout le monde pouvait utiliser ce terme devenu générique. » La coopérative de Oisly & Thésée avait aussi investi dans les rouges dans les années 1970 avant de se réorienter vers les blancs dans les années 1980 pour devenir l’un des moteurs du sauvignon en Touraine. Dans les années 1990, la cave et quelques pionniers commencent à travailler sur des sauvignons plus haut de gamme.

La Touraine se penche alors sur ses terroirs pour mieux valoriser ses vins. Mais tous les producteurs n’étaient pas prêts à se lancer dans une démarche de reconnaissance. S’en est suivie la détermination de zones spécifiques : Chenonceaux, Saint-Aignan, Chaumont, Oisly et Sevilly. Ce dernier, erreur historique d’un secteur qui n’était resté en Touraine que pour des raisons fiscales quand Chinon est devenu AOC, a réintégré Chinon en toute logique, cabernet franc et chenin obligent.

Le retour en Chinon va engendrer une sensible augmentation pour l’appellation de la production de blancs jusqu’à présent marginale. Elle va également permettre de revendiquer la Devinière, demeure de Rabelais située sur le terroir de Seuilly, dans l’aire de l’AOC. Un détail non négligeable en matière d’oenotourisme et d’image.

Reconnaissance des terroirs

À partir de 1996, les études de terroirs et climatiques se poursuivent donc sur cinq ans.

Elles débouchent sur un premier rapprochement entre les producteurs de Saint-Aignan et de Chenonceaux, les premiers estimant à juste titre que le nom des seconds est plus porteur et qu’il n’y aura pas forcément de place pour tous : Quant aux producteurs de Chaumont, sur un secteur plus petit, ils finissent par abandonner faute de combattants pour porter le projet. Restent donc deux secteurs identifiés, Oisly et Chenonceaux qui débouchent en 2002 aux premières commissions d’enquête de l’INAO. Oisly revendique uniquement des vins blancs, Chenonceaux des vins blancs et rouges.

Sur les 5 600 ha de l’AOC Touraine, « l’objectif est d’en revendiquer environ 15 % dans les deux nouvelles AOC, annonce Alain Godeau. Il s’agit surtout de donner une ligne de conduite et de redonner confiance ».  Pour le premier millésime, pénalisé de surcroît par de faibles rendements, une dizaine de producteurs ont revendiqué en Oisly, une vingtaine en Chenonceaux. Les nouvelles appellations sont uniquement en identification parcellaire à 60 hl/ha pour les blancs, 55 pour les rouges (65 en Touraine).

Le cahier des charges implique également une obligation d’élevage sur lie jusqu’au 30 avril de l’année suivant la récolte pour les blancs, jusqu’en septembre pour les rouges de Chenonceaux, et une dégustation à l’aveugle avant embouteillage par les producteurs de l’appellation. « Nous avons estimé qu’ils étaient les mieux à même de juger le caractère et la typicité des vins par rapport aux critères requis de l’AOC mais aussi par rapport à la vendange » précise Alain Godeau. 17 ha de blancs, 19 de rouge ont été déclarés en Chenonceaux, une vingtaine d’ha en Oisly.

Lire la suite dans la RVI 3904 de décembre 2012

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