Les vignerons drômois se sont enfin débarrassés de l’appellation bien encombrante Coteaux du Tricastin pour adopter l’élégante AOC Grignan-les-Adhémar.

Changer de dénomination était devenu vital pour les producteurs, surtout depuis les incidents survenus à la centrale nucléaire éponyme l’été 2008. En prime, les vignerons ont obtenu un changement définitif dans le code rural, un paragraphe stipulant désormais qu’un site industriel ne peut plus prendre le nom d’une AOC antérieure. « La baisse des ventes s’étaient moins fait ressentir chez les clients locaux qu’auprès des clients extérieurs, les acheteurs de GD, les touristes ou même les sommeliers qui devenaient inapprochables, reconnait Henri Bour, président du syndicat. Beaucoup de nos consommateurs n’osaient plus mettre la bouteille sur la table ; Le principe de précaution jouait contre nous ». Le changement de nom, effectif l’été dernier (voir RVI de juillet-août 2010) a été l’occasion d’un repositionnement en profondeur car l’appellation était devenue « un cache-misère, en queue du peloton rhodanien, alors que les vignerons étaient engagés depuis 1997 dans une charte de qualité. En dix ans, nous avions perdu un tiers de nos volumes par l’arrachage ».

Celui-ci avait surtout touché les coopératives dont 40% des volumes relèvent de la Suzienne ; des fusions sont en réflexion. La « jeune » AOC s’est donc offert un nouveau cahier des charges accentuant ses particularités en faisant la part belle à la syrah pour les rouges et au viognier pour les blancs.

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RVI 3889 – Juin 2011