Muscadet en Russie.
Les exportations de Muscadet dans le monde sont passées de 122 000 hl en 1998 à 39 500 hl en 2009, en baisse surtout aux Etats Unis et au Royaume-Uni. Dans ce contexte, InterLoire a décidé d’attaquer le marché russe au milieu des années 2000.
Aujourd’hui, sur les 810 viticulteurs de l’appellation, une vingtaine à peine, la plupart vignerons, exportent dans ce pays. Pour Benoît Roumet, responsable des opérations collectives InterLoire et BIVC pour la Russie, « la Loire viticole est encore peu connue en Russie, la qualité est donc prépondérante ».
Au domaine des Herbauges, Jérôme Choblet a « accroché » la Russie dès 2004, son domaine s’étant tourné vers l’export dans les années 90. En 2008, il exportait 30 000 bouteilles vers deux importateurs russes. Mais en 2009, plus rien ! « Nous facturions à des points de dédouanement situés dans les paradis fiscaux. Avec l’effondrement du rouble, beaucoup d’entreprises ont rapatrié leurs avoirs mais avec le rattrapage des taxes, beaucoup ont fermé. » En 2010, le marché a repris sur des bases plus saines et Jérôme Choblet a concrétisé au salon Prowein de Düsseldorf avec un gros importateur à Moscou et deux autres à Saint-Pétersbourg, travaillant pour la restauration et les cavistes : « Si la plupart des anciens importateurs ont disparu, certains sommeliers ont été réemployés chez les nouveaux et ils connaissaient nos vins. » Mais Jérôme Choblet se rend toujours en Russie deux fois par an pour des séjours de deux à trois jours, seul, avec Ubifrance ou InterLoire. Selon lui, le marché russe s’est professionnalisé et la langue est moins un obstacle …
Par Frédéric Ville.
RVI 3887 – Avril 2011