Maaya Wakasugi signe la 8e cuve des Carmes Haut-Brion
La famille Pichet acquiert le Château les Carmes Haut-Brion en 2010. Dès lors, l’art et la culture s’immiscent dans ce projet ambitieux. En 2016, l’inauguration du nouveau chai par l’architecte Luc Arsène-Henry et le designer Philippe Starck inscrit résolument le domaine entre tradition et modernité. L’année suivante, Patrice Pichet crée L’Art aux Carmes et introduit l’art et la poésie dans ces lieux. Depuis 2017, carte blanche est donnée à un artiste pour décorer une des cuves de béton du chai. La première œuvre réalisée pour le millésime 2015 est signée Ara Starck. Lui ont succédé des artistes tels que Sergio Mora, Beniloys, le Collectif la Douceur Gwendoline Finaz de Villaine et Jérôme Rasto.
Cette année, c’est à Maaya Wakasugi d’exprimer son ressenti sur le millésime 2022. L’œuvre sera ensuite déclinée sur les contre-étiquettes des bouteilles de ce millésime. « Pressenti pour participer à l’évènement ART AUX CARMES 2024, j’ai tout d’abord ressenti une joie immense. Être approché par le château du Bordelais que je préfère, par ailleurs tout proche de mon domicile, a pour moi été un grand honneur. Ce domaine est un lieu fort que je visite plusieurs fois par mois. Les couleurs changeantes des feuilles et de la vigne qui, je ne sais pourquoi, me rappellent Setouchi ma ville natale, me procurent une douce nostalgie et un sentiment d’apaisement. J’ai eu envie d’exprimer la joie ressentie lors de l’arrivée, à la mi-août, des pluies tant attendues. Ainsi, pour calligraphier l’univers de la joie, m’inspirant de la citation des notes de dégustation «God is in the DETAILS», j’ai réalisé avec minutie un fond empli d’idéogrammes de façon à ce que la joie affleure davantage, et j’ai calligraphié, en priant pour la prospérité de votre Château et le bonheur pour ceux et celles qui dégusteront ce millésime 2022 .» Maaya Wakasugi L’inspiration de cette 8 édition de l’Art aux Carmes est également un clin d’œil à l’hôtel Mondrian Bordeaux les Carmes***** et son restaurant Morimoto. Inauguré en avril 2024, cet établissement, situé au cœur du quartier des Chartrons, constitue un véritable trait d’union entre Orient et Occident, histoire et modernité.
Maaya Wakasugi débute la calligraphie à l’âge de six ans. Lycéen, il rencontre Gyogetsu Akatsuka, une calligraphe de renommée internationale qui l’éveille à la création. Première exposition à 17 ans puis étude des grands textes classiques de la calligraphie à la Faculté des Lettres DAITO BUNKA, sous la direction de Maître Setsuzan Tanaka… Le parcours de Maaya est on ne peut plus authentique et traditionnel. Mais la catastrophe du 11 mars 2011 lui fait entrevoir une autre vision de vie : il sera «artiste» calligraphe. Cette détermination le mène hors du Japon, en 2014, à Bordeaux où il s’établit pour «faire voyager sa calligraphie» – à Paris, Londres, New York, Berlin, Davos, Rabat, Dubaï, Singapour, Taiwan, etc, et toujours au Japon où sa notoriété s’accroit. A Bordeaux, outre un atelier régulier à la Philomatique, il est engagé dans l’éducation artistique, à l’Institut Don Bosco notamment et dans plusieurs écoles primaires et collèges. Tandis qu’à titre personnel il suit des cours à l’Ecole supérieure des Beaux-Arts de Bordeaux, désireux de développer de nouvelles activités créatives. L’oeuvre calligraphique réalisée lors du vernissage de l’exposition, en cours et à laquelle il participe, «Le monde en résonances» au Musée d’ethnographie de l’université de Bordeaux, est entrée dans la collection permanente de ce Musée.
Cet article a été publié le 8 juillet 2024.