Les Bordeaux des Chinois.
Sept propriétés ont été achetées par des Chinois depuis janvier 2008 avec pour objectif d’augmenter les volumes et d’exporter en Chine en valorisant les vins.
Le premier Chinois installé dans le vignoble bordelais s’appelle Chan Sec Theong. Depuis 1984, il est fermier du château Cana, en côtes de Bourg, qui appartient à sa famille originaire de Canton passée par Madagascar avant de s’installer en métropole. Il n’a jamais mis les pieds en Chine mais un tiers de sa production part à Hong-Kong. Au-delà de l’anecdote, la vague d’investisseurs chinois à laquelle nous assistons a commencé véritablement en janvier 2008, quand la famille Cheng a acheté le château Latour-Laguens. Elle a déboursé moins de 2 M€ pour 60 ha dont 28 de vignes, soit un potentiel de 140 000 cols, mais les investissements entrepris par la suite ont fait doubler la facture.
Propriétaire du groupe immobilier Longhai, la famille Cheng avait l’habitude d’offrir du vin à ses clients, d’où l’idée de sécuriser ses sources. Daisy Cheng est tombée sous le charme de Latour-Laguens, dont le nom intégrant celui d’un grand cru classé était porteur en Chine. « C’est un achat stratégique pour Longhai, confirme Sophie Roussov, directrice du domaine. En deux ans, les Cheng ont créé dix magasins à l’enseigne Latour-Laguens. Un complexe de 800 m2 devrait ouvrir d’ici la fin de l’année pour une offre globale comprenant, outre la boutique, une agence de voyage spécialisée dans les wine tours en France, un bar et un restaurant ».