On ne s’en lasse pas de cet humour-là, croustillant et pertinent, de quoi réjouir le monde du vin surtout lorsque l’on connaît le contexte et la filière. Une BD satirique sur Robert Parker himself, dégustateur et critique le plus influent du monde depuis trente ans qui se veut une remise en question de cette « Parker connection » si bien huilée qui a ces dernières décennies transformer le goût de tant de vins pour parvenir à plaire à l’incontournable Bob et à tous ses lecteurs, amateurs de vin en quête de maître à déguster.

Le dégustateur est doué, on ne peut le nier, mais il est l’artisan plus ou moins volontaire de l’uniformisation du goût du vin et de l’inflation délirante des plus belles bouteilles françaises, bordelaises d’abord puis rhodaniennes, languedociennes… et autres. On retrouve donc M. Parker et quelques-uns de ses acolytes qui ont participé à sa montée en puissance.

L’occasion d’un procès fictif dans la cathédrale souterraine de Saint Emilion, imaginé par le journaliste économique du JDD Benoist Simmat (également co-auteur de In Vino Veritas) sous les crayons de Philippe Bercovici (la préface est signée Denis Saverot, rédacteur en chef de la RVF). Passent ainsi sous le crayon facétieux des auteurs, Michel Rolland bien sûr, Archibald Johnston, Jeffrey Davis, Alain Raynaud, Hanna Agostini, Bernard Magrez…

Mieux qu’un Mondovino en BD, moins bête et méchant et surtout bien documenté et ne voulant pas faire prendre aux lecteurs les messies du vin pour des lanternes.

Robert Parker
Les 7 péchés capiteux
de Benoist Simmay et Philippe Bercovici
Editions 12 bis
56 pg – 12 €