L’étiquette Mouton Rothschild 2021 est illustrée par une œuvre originale de l’artiste japonaise Chiharu Shiota, et vient enrichir la collection d’art contemporain exceptionnelle du Château Mouton Rothschild. Faire de Château Mouton Rothschild un univers d’art et de beauté : telle était l’ambition du baron Philippe de Rothschild. Depuis 1945, les étiquettes de chaque millésime de Château Mouton Rothschild sont illustrées par des œuvres originales. Elles enrichissent année après année, une collection unique d’art contemporain qui réunit des artistes très différents et venant de tous les horizons tels que Salvador Dalí, César, Joan Miró, Marc Chagall, Pablo Picasso, Andy Warhol, Pierre Soulages, Francis Bacon, Balthus, Jeff Koons, David Hockney, Annette Messager, Olafur Eliasson, Peter Doig… L’ensemble de ces œuvres est rassemblé au sein de l’exposition « L’Art et l’Etiquette », créée en 1981 par la baronne Philippine de Rothschild, et installée à Château Mouton Rothschild de façon permanente depuis 2013.

Dans sa création, l’homme est une fragile silhouette face à une nature rutilante, généreuse. Il n’est pas au centre de l’attention. Il apparaît petit par rapport à l’environnement. C’est comme si cette silhouette s’accrochait à cet équilibre entre la nature et les Hommes. Si elle les tient trop fort, les fils risqueraient de casser, mais si elle ne les tient pas assez fort, le nuage s’envolera et la connexion sera rompue.

« Lorsque je suis venue à Château Mouton Rothschild, j’ai été très inspirée par leur relation avec la nature. Ils dépendent du climat et n’interfèrent pas avec Dame Nature. Ils acceptent les conditions dans lesquelles les raisins poussent. Je crois que Mouton Rothschild tient à l’équilibre entre l’homme et la nature. » nous explique Chiharu Shiota.

Les quatre fils représentent les quatre saisons, inscrivant le temps dans l’espace même de l’œuvre. Alors que l’hiver apporte la solitude et la tristesse, des graines de l’espoir sont plantées au printemps et fleurissent en un été de richesses jusqu’à ce que l’automne en révèle l’aboutissement. Quel que soit le millésime dégusté, les conditions dans lesquelles les raisins se sont développés, se perçoivent dans le vin.

« Les quatre lignes reliant l’homme à l’univers représentent les quatre saisons (hiver, printemps, été, automne) et toutes les émotions qui y sont liées, la solitude, l’espoir et l’accomplissement. » « C’est comme si l’on conservait la mémoire de l’année dans le vin. Je trouve cela fascinant parce que je crois aussi que les objets qui nous entourent retiennent nos souvenirs et notre existence. » ajoute l’artiste.

Photo : Sunhi Mang

« J’ai été fasciné par la vision de Chiharu Shiota tellement proche de notre monde du vin, en particulier dans le rapport entre l’homme et la nature, fragile et féconde, généreuse mais imprévisible. Et puis ce rouge vif, une de ses couleurs fétiches, qui fait tant penser au vin nouveau sortant des cuves… […] Cette étiquette incarne pour moi ce que j’appellerais le réalisme métaphorique et j’y vois un vigneron tenant d’une main ferme une fabuleuse grappe. » nous confie Julien de Beaumarchais.

Chiharu Shiota est née à Osaka en 1972 et est actuellement basée à Berlin. Son inspiration émerge souvent d’une expérience ou d’une émotion personnelle qu’elle élargit à des préoccupations universelles telles que la vie, la mort et les relations humaines. Elle redéfinit le concept de mémoire et de conscience en collectant des objets du quotidien tels que des chaussures, des clés, des lits, des chaises et des robes, et en les englobant dans d’immenses structures de fils. Elle explore cette sensation de « présence dans l’absence » avec ses installations, mais représente également des émotions intangibles dans ses sculptures, dessins, vidéos de performance, photographies et toiles. En 2008, elle reçoit le « the Minister of Education, Culture, Sports, Science and Technology’s Art Encouragement Prize for New Artists, Japan ». Ses œuvres ont été exposées dans des institutions internationales, notamment au Hammer Museum, Los Angeles (2023), à la Queensland Art Gallery of Modern Art (QAGoMA), Brisbane (2022), au Zentrum für Kunst und Medien, Karlsruhe (2021), au Museum of New Zealand Te Papa Tongarewa, à Wellington (2020) ; au Mori Art Museum, Tokyo (2019) ; au Gropius Bau, Berlin (2019) ; à l’Art Gallery of South Australia (2018) ; au Yorkshire Sculpture Park, Royaume-Uni (2018) ; à la Power Station of Art, Shanghai (2017) ; au K21 Kunstsammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf (2015) ; au National Museum of Asian Art – Smithsonian Institution, Washington DC (2014) ; au Museum of Art, Kochi (2013) ; et au National Museum of Art, Osaka (2008), entre autres. Elle a également participé à de nombreuses expositions internationales telles que le Festival international d’art d’Oku-Noto (2017), la Biennale de Sydney (2016), la Triennale d’art d’EchigoTsumari (2009) et la Triennale de Yokohama (2001). En 2015, Chiharu Shiota a été sélectionnée pour représenter le Japon à la 56e Biennale de Venise.

Cet article a été publié le 1er décembre 2023.