Avec l’abolition des taxes et des droits d’accises en 2008 (sur les vins et alcools à moins de 30 % vol.), le gouvernement de Hong Kong a souhaité développer dans la foulée les salons spécialisés et a sollicité pour l’organisation le HKTDC, déjà gestionnaire du palais des congrès pour mettre en place un salon des vins et alimenter ainsi la promotion de Hong Kong à l’étranger.

Le premier salon s’est déroulé en août 2008 avec 240 exposants, le deuxième s’est repositionné hors période de vacances et de vendanges, en novembre 2009, et a accueilli cette année 934 exposants et 19 400 visiteurs acheteurs, en augmentation de 37 % par rapport à l’an dernier. « Plus de la moitié de nos visiteurs viennent de Chine populaire, reconnaît Marc Allard directeur du HKTDC à Paris.

Mais nous recevons également beaucoup d’importateurs de Hong Kong et il y a de plus en plus de nouveaux venus sur le secteur. » Outre le pays invité (cette année l’Italie avec 210 exposants), la France est la deuxième délégation avec 196 exposants.40000 personnes dans le vin L’origine France pèse environ 60 % de PDM à Hong Kong (38 % des vins importés passent par des courtiers ou négociants français). Plus d’un tiers des bouteilles sont néanmoins ré-exportées vers la Chine. Bordeaux est à la fois le premier fournisseur volume et valeur. « La filière se professionnalise et le salon monte en maturité comme le marché, renforcé par l’École du vin, une vente aux enchères, la plateforme d’échanges de Bordeaux Index., précise Marc Allard.

40 000 personnes vivent aujourd’hui du vin à Hong Kong et 850 entreprises ont été créées dans ce secteur depuis 2008 mais le marché est encore, avant tout, d’opportunités mais sur le long terme. » Hong Kong importe bien sûr la totalité de sa consommation de vins, soit un CA de 640 M€ en 2010, en hausse de 73 % (après + 80 % en 2008 et + 41 % en 2009) et déjà à 671 M€ pour les neuf premiers mois de 2011. « Si les bourgognes commencent à intéresser les importateurs (la Chambre de Commerce avait organisé des rendez-vous en BtoB dans les hôtels pendant la Wine Fair), ce sont les vins du Languedoc Roussillon, avec l’appui de Sud de France Export, qui bénéficient de la plus forte progression sur le marché chinois en 2010, analyse Marc Allard.

Les champagnes, surtout représentés dans la sélection premium de Bettane & Desseauve sur le salon, ont également remporté un franc succès. Quant aux blancs, leurs consommateurs sont encore essentiellement des expatriés tout comme les rosés. » Le prix moyen a doublé sur les vins pour avoisiner aujourd’hui les 150 CNY (environ 18 €) et on remarque un rebond pour les spiritueux de 8 % en 2010. Autre constat : « une certaine démocratisation du vin aux côtés des collectionneurs toujours en quête de produits chers, et une demande croissante d’informations, les écoles et cours de dégustation se créant a la même vitesse que les importateurs ».

La Wine Fair prévoit donc de se développer en 2012 sur un hall supplémentaire et sur davantage de salles de tasting, d’étoffer sa segmentation de fine wines et de renforcer la représentation déjà importante des opérateurs de services et logistique. De quoi occuper les 11 bureaux du HKTDC qui relaient la demande chinoise, 41 dans le monde.

RVI 3894 – décembre 2011