C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition de Jean-Michel Cazes, propriétaire du Château Lynch-Bages, avec lequel la RVI a eu le bonheur de travailler pendant de nombreuses années. Comme une bouteille de château Lynch Bages est partie dans l’Espace en 1985, Jean-Michel Cazes a rejoint les étoiles.

Vigneron engagé, curieux de tout, attentif à tous, généreux, il a accepté de partager son immense expérience du vin et de la gastronomie dans un livre de mémoires passionnant, sans jamais être péremptoire. Au-delà d’être une figure internationale du monde du vin, il était un fervent défenseur du Médoc, son Médoc où il a su redonner vie au village de Bages. Ce grand Monsieur, qui a contribué à faire entrer le vignoble bordelais dans la modernité, était d’une humilité, d’une bonté et d’une intelligence hors normes.

Le monde du vin a perdu l’une de ses personnalités les plus attachantes. « Jean-Michel Cazes nous a quitté, à 88 ans. C’est peu dire qu’avec lui disparait l’un des plus grands acteurs d’une période majeure de l’histoire des vins de Bordeaux et même de l’ensemble de la viticulture mondiale. Quand il décide au début des années 1970, après une première carrière brillante chez IBM, de prendre en charge le château Lynch Bages, propriété de la famille Cazes depuis 1939, le vin de Bordeaux vit encore, sous bien des aspects, comme au XIXe siècle. En cinquante ans, à force d’énergie, de talent visionnaire et de charisme, il aura été l’un de ceux qui auront fait passer le vignoble, ses vins et ses marchés dans une autre ère. L’œuvre immense de Jean-Michel Cazes a touché à tous les aspects de la viticulture moderne. Il y a bien sûr la renaissance des crus, à commencer par ce Lynch Bages transformé en porte-drapeau international de l’excellence bordelaise dès les années 1980. Il y aussi la découverte de nouveaux vignobles, en France comme à l’étranger. Il y aura eu cette direction fondamentale d’Axa Millésimes, créé par son ami Claude Bébéar, menée en parallèle de ses activités familiales. Il y a eu son rôle d’ambassadeur des vins de Bordeaux qu’il tint sous toutes les latitudes avec la Commanderie du Bontemps. Et également son implication pionnière dans l’œnotourisme qui a trouvé une merveilleuse traduction avec le renouveau de son village de Bages. Avec l’âge, l’infatigable globe-trotter s’était enraciné dans son Médoc aimé. Volubile et passionnant, il nous avait raconté longuement ses débuts puis sa riche vie de vigneron. Un peu plus tard, il a fait de ses souvenirs un livre superbe et foisonnant, paru l’an dernier chez Glénat. Il avait su aussi transmettre la direction de l’œuvre familiale à son fils Jean-Charles qui poursuit avec brio la destinée vigneronne de l’une des plus grandes familles du vin. Au revoir, Jean-Michel. » témoigne Thierry Desseauve sur le site d’En Magnum.

À son épouse Thereza, à son fils Jean-Charles et à ses filles Kinou, Marina et Catherine, à sa sœur Sylvie, toute l’équipe de la RVI adresse ses plus sincères condoléances.

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Cet article a été publié le 30 juin 2023.