On doit incontestablement à Robert Skalli la création des vins de cépage en France au début des années 80 avec la première marque de vin de pays d’Oc, Fortant de France.

Robert Skalli s’intéresse d’abord dans les années 70 au négoce de vins en vrac provenant d’Afrique du Nord d’où est originaire sa famille et de Corse où elle possède deux vignobles. Mais « l’avenir n’est pas au négoce de vins courants, estime très vite Robert Skalli. Je ne voulais pas vendre des vins misère mais des vins mystère ».

Après avoir parcouru le monde pour apprendre les différents cépages et terroirs, il part en quête des bonnes parcelles du Languedoc au début des années 80 avec en poche, un projet de développement des vins de cépage afin de créer un nouveau segment comme il en existait déjà en Californie. Il entreprend de faire évoluer le vignoble en prenant des vignerons (caves particulières et coopératives) sous contrat à long terme (7 à 8 ans) avec un accompagnement financier, inhabituel à l’époque, pour les inciter à planter chardonnay, merlot, cabernet, syrah…

L’ambition n’est autre que de faire bouger une région qui pèse alors 40% de la production française avec ses vins de cépage. Bien qu’entouré d’une solide équipe d’ingénieurs agro et d’oenologues, le projet apparait farfelu pour beaucoup mais Robert Skalli estime que c’est la seule solution économique viable pour une région qui a encore peu d’AOC.

En 1987, le programme d’arrachage et de replantation fait des émules dans le Gard, l’Aude et l’Hérault. La cinquantaine de sites pilotes aboutit aux premiers vins en 1986-87. « On espérait beaucoup des consommateurs internationaux ; ils connaissaient déjà le langage des cépages qui, associés à l’image France, devaient nous ouvrir les portes de l’export, raconte Robert Skalli…

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RVI 3889 – juin 2011