Sans surprise, les foires aux vins (FAV) 2011 feront la part belle aux 2009, grands crus bordelais en tête. Plus que jamais les amateurs particuliers seront en concurrence des l’ouverture et les soirées inaugurales avec les petits négociants spéculateurs. Un phénomène inévitable quand arrive sur le marché un bon millésime dont certains professionnels ne veulent assumer ni les risques ni les stocks.

Les enseignes en sont conscientes mais peuvent difficilement y échapper, même si elles donnent de plus en plus consigne aux directeurs de magasins de veiller a une répartition la plus équitable possible, en particulier sur les références les plus demandées.

« On les voit arriver de loin car ils remplissent leurs caddies des mêmes caisses, n’ont pas de carte de fidélité et demandent une facture avec TVA, reconnaît Emmanuel Podevin, acheteur de l’enseigne. On essaie de limiter les achats à quelques bouteilles d’une même référence par client et de ruser en apportant progressivement en rayon ce que nous avons en réserve. » « On ne peut pas faire l’impasse sur les grandes étiquettes sachant qu’elles attirent plus les ‘ramasseurs’ que nos clients, reconnaît Jean-Luc Roché, responsable des FAV chez Leclerc. Néanmoins, les enseignes n’ont pas non plus acheté n’importe quel cru à n’importe quel prix sous prétexte que c’était du 2009. »

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On crée des notoriétés et certains châteaux, pour nous remercier sans doute, veulent ensuite nous vendre leurs vins deux fois plus chers. Certes, il n’y a pas de FAV sans grandes étiquettes de Bordeaux et on se doit d’être sur le nouveau millésime à chaque édition mais outre la difficulté de trouver des vins à prix raisonnables, il faut aussi convaincre certains propriétaires de nous confier leurs bouteilles car il est vrai que notre politique est de vendre les vins le plus vite possible pour ne pas avoir de queue de promos et pour cela, nous pratiquons une politique assez agressive avec des marges à moins de 10 %, ce qui n’est pas du goût de tous les châteaux qui prétextent souvent qu’ils ne sont pas prêts et que leurs vins ne sont pas encore élevés pour ne pas nous les vendre. »

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Autre leader de grands crus : Carrefour et Auchan. Chez Carrefour, les grands crus représentent 55 références sur les 170 de Bordeaux et environ 70 % du CA de la FAV. « Ils ont en effet augmenté de 5 à 20 % mais les hausses ont parfois été absorbées par l’enseigne, reconnaît Sébastien Coquelle, le responsable marketing vins. Mais au-delà des Bordeaux, nous avons trouvé dans toutes les régions des produits découvertes mis en avant sur catalogue avec pour la première fois un focus Languedoc-Roussillon. » (…)

Dossier complet dans la RVI 3891 – septembre 2011.