Domaines Jean Michel Cazes en héritage.
Succédant à son père Jean-Michel, avec un solide bagage de gestionnaire, Jean-Charles Cazes pilote depuis 2006 les Domaines Jean-Michel Cazes. RVI : Étiez-vous prédestiné
à succéder à votre père ?
J-Ch C : Pas vraiment, j’ai d’abord fait carrière dans la finance et la gestion, notamment au Brésil. Quand mon père a pris sa retraite en 2000, il lui restait Lynch Bages, Ormes de Pez, Villa Bel Air et Cordeillan. Il répète souvent que « si l’on n’avance pas, on recule » ; il a donc trouvé de nouveaux projets, notamment dans le Douro – ma mère est portugaise. Je l’ai rejoint en avril 2002. Pour ma génération, travailler dans le vin est devenu valorisant et des bases de gestionnaire permettent de rationaliser les choix.
RVI : Vous poursuivez désormais une stratégie de croissance externe ?
J-Ch C : Ce n’est pas vraiment un choix stratégique, plutôt une question de rencontres et d’opportunités.
La Livinière et l’Ostal Cazes. crédibilisent notre implantation dans le Sud de la France et donnent à notre portefeuille un effet de halo avec une proposition plus complète. Avoir un châteauneuf ouvre notamment les portes des marchés anglo-saxons ; le fait que Parker adore Bordeaux et Châteauneuf est une aide précieuse.
Il a fallu du temps pour être accepté mais le fait que Jean Michel Cazes ait été intronisé récemment par la Commanderie de Châteauneuf prouve que l’eau a coulé sous les ponts et que la maison à désormais une place reconnue. La Livinière est plus difficile à valoriser dans une région en mutation qui souffre d’un déficit d’image et d’un manque de notoriété, surtout à l’export. C’est un travail de coureur de fonds car qu’elle que soit la qualité, nous sommes rappelés à la réalité du marché.
Mais nous n’avons pas voulu emboîter les wagons pour la distribution et mettre les vins sur la place de Bordeaux en échange de Lynch Bages : quand on est obligé de prendre un produit, on ne construit pas de notoriété, et le négoce aurait pu en profiter pour calculer une moyenne de marge et s’en serait ensuite débarrassé à prix cassés. Cela aurait de surcroît dévalorisé Lynch Bages. Nous avons donc créé une société de distribution en 2002 avec pour base la marque Michel Lynch, destinée à devenir le bras armé de nos propriétés hors Bordeaux.
Lire la suite dans la RVI 3896 de mars 2012