Château de Chambord, un domaine mythique, un vignoble unique !
Le projet viticole de Chambord est un projet historique, patrimonial, écologique et économique. En 1518, François Ier qui entreprend la construction de son « bel et somptueux édifice », ordonne la plantation sur son domaine d’un cépage, provenant de Beaune en Bourgogne, qui deviendra certainement ce qu’on appelle aujourd’hui le romorantin. Il avait fait venir en Val de Loire 80.000 pieds de vigne de ce cépage. En 2015, dans sa mission de conservatoire du patrimoine et dans un esprit d’éco-responsabilité, le Domaine national de Chambord prend la décision de replanter des vignes, à moins de deux kilomètres du château, au lieu-dit « l’Ormetrou ». À mille quatre cents mètres du château, un seul bloc de quatorze hectares a été planté selon une exposition nord-sud. Le terroir est à dominante sableuse, mélangé en sous-sol à de l’argile.
Véritable objet d’art entre nature et culture, le Domaine national de Chambord est celui de tous les superlatifs : œuvre majeure de la Renaissance, vaisseau amiral du Val de Loire, plus grand parc forestier clos de murs d’Europe et destination touristique de premier plan avec plus de deux millions de visiteurs par an. C’est depuis cinq siècles, l’un des emblèmes du patrimoine architectural de la France, connu et reconnu dans le monde entier. Chambord offre un précipité de l’histoire de notre pays et de son interaction avec les artistes qui traversaient déjà l’Europe il y a cinq cents ans. L’ombre portée de Léonard de Vinci s’y dépose avec la vitalité artistique et scientifique de la Renaissance. Il a sans doute inspiré la géométrie dynamique du donjon ouvert sur les quatre points cardinaux. L’histoire de Chambord est marquée de l’empreinte d’illustres personnages – de François Ier à Louis XIV, en passant par Molière et Victor Hugo et tant d’autres – qui ont pensé, restauré, animé et transmis cette utopie architecturale. Préserver et transmettre cet héritage national, tout particulièrement aux jeunes générations de notre pays et d’ailleurs, est la mission qui anime les équipes du domaine.
Ode à la nature, Chambord est aussi le théâtre d’un patrimoine naturel d’exception dont l’Homme maintient les grands équilibres. Ici, la nature est valorisée et façonnée depuis toujours, comme le rappellent les étangs et zones humides, les massifs forestiers, les taillis sous-futaies, les prairies et, plus récemment, le vignoble et les jardins-potagers. Réservoir d’une biodiversité incomparable, le domaine est à la fois un espace de découverte et d’apprentissage. Valoriser cette nature, c’est proposer d’y vivre des expériences à la fois mémorables et simples comme l’écoute du brame du cerf, la randonnée à pied ou à vélo ou l’évaluation des espèces naturelles.
Chaque année, une riche programmation culturelle et événementielle rythme les saisons et permet à chacun de venir et revenir à Chambord, pour une une visite guidée, un concert, un atelier, ou encore une dégustation des vins du domaine.
Un vignoble unique
Selon les archives, des vignes sont présentes à Chambord a minima depuis la période médiévale. En 1519, année du lancement du chantier de construction, une ordonnance royale indique que François Ier fait venir depuis Beaune en Bourgogne, 80 000 pieds de vigne du cépage réputé être à l’origine du cépage Romorantin. À un kilomètre et demi du château, au lieu-dit l’Ormetrou, 14 hectares ont été replantés en 2015 : quatre hectares de Romorantin, quatre hectares de Pinot Noir, trois hectares de Sauvignon, deux hectares d’Orbois et un hectare de Gamay.
Un certain nombre de documents atteste la présence de vignes dans le parc de Chambord au XVe siècle. Ces pièces de vignes, de superficie réduite, constituent une dépendance des maisons et petites exploitations. On retrouve encore quelques mentions de clos de vignes en 1547 à l’occasion de la visite des fermes du parc par des officiers du roi Henri II. En tout état de cause, la vigne fait partie des paysages et des activités agricoles traditionnelles du domaine de Chambord ; elle renvoie à une viticulture populaire, destinée à une consommation domestique.
Quelques années après la suppression de la capitainerie royale des chasses de Chambord (1777), la destination du parc pose question. Un mémoire est rédigé par des physiocrates pour définir les contours de sa mise en valeur et de sa rentabilisation. Il est proposé de planter une soixantaine d’arpents de vignes sur « un coteau aride et exposé au midi qui est vis-à-vis le château » – vraisemblablement la plaine de l’Ormetrou. Cette visée fut en partie concrétisée en 1787 avec la plantation de dix arpents de pieds francs d’auvernat blanc et rouge (pinot) sur le site de l’Ormetrou. Ce clos de vignes apparaît sur plusieurs cartes et plans de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle. Il apparaît encore dans un inventaire du parc de Chambord dressé en 1817, où il occupe toujours une superficie de cinq hectares. C’est à l’emplacement de cette ancienne exploitation qu’a été plantée, à partir de 2015, la nouvelle vigne de Chambord.
Le vignoble de 14 hectares a été planté selon une exposition nord-sud. Le terroir est à dominante sableuse, mélangée en sous-sol à de l’argile. Les vins de Chambord sont produits en agriculture biologique. Chambord s’est doté d’une véritable exploitation viticole puisque les raisins y sont récoltés et vinifiés dans un chai fraichement renové. Les premières vendanges à Chambord ont été réalisées en septembre 2018 sur quatre hectares. Les vendanges de 2022 et 2023 ont été exceptionnelles. Les 77 000 pieds de vignes ont été épargnés par la grêle et ont connu de belles journées ensoleillées, accompagnées par des températures douces, permettant de multiplier par quatre la récolte par rapport à l’année précédente : 534 hectolitres en 2022 et 646 hectolitres en 2023 (130 en 2021) ; 39 hectolitres par hectare en moyenne ; environ 66 000 bouteilles produites en 2022, environ 80 000 en 2023.
La production viticole compte aujourd’hui un vin rouge, assemblage de Pinot Noir et de Gamay (environ 84% Pinot Noir et 16% Gamay, conformément au cahier des charges « AOC Cheverny »), un vin blanc constitué du cépage Orbois assemblé avec la surface plantée en cépage Sauvignon (environ 60% Sauvignon et 40% Orbois, conformément au cahier des charges « AOC Cheverny »), un vin blanc en mono-cépage historique appelé Romorantin. Deux nouvelles cuvées sont prévues pour le millésime 2023 : un vin pétillant rosé et un vin pétillant blanc.
Les vins sont vendus à la boutique du Château pour moins de 20€ la bouteille et le circuit de distribution est en cours d’organisation, avec, notamment, le concours des équipes de La Chablisienne.
Les vins de Chambord sont aussi vendus dans de nombreux restaurants et points de vente en région Centre-Val de Loire, à Lyon et à Paris.
La Chablisienne accompagne Chambord en mécénat de compétences pour des missions de conseils et d’assistance, pour la vinification et la commercialisation des vins produits par Chambord. La Chablisienne est une société coopérative agricole fondée en 1923, spécialisée dans le conseil technique, la vinification et la commercialisation des vins de Chablis.
Depuis cinq ans, le Domaine national de Chambord s’associe avec Cadus, en mécénat de compétences, pour la confection de fûts à partir de chênes issus de son parc forestier. Ces fûts sont commercialisés auprès de producteurs de vins et de spiritueux. Pour la première fois en 2022, le vin rouge Château de Chambord a été vieilli en fût de chêne de Chambord. Cette expérience a été conduite avec 22 tonneaux et fut très concluante. Le nombre d’hectolitres vieillis en fût augmente en 2023 grâce à 30 tonneaux supplémentaires.
Vous pouvez adopter un pied de vigne ou devenir mécène du château.
Le mécénat joue un rôle essentiel dans le rayonnement et le développement du Domaine national de Chambord. Les dons permettent à de nombreux projets d’intérêt général de voir le jour : jeunesse, transition écologique et adaptation au changement climatique, patrimoine, tourisme et culture. La diversité des activités menées par Chambord permet à chacun de trouver le projet qui résonne le mieux avec ses valeurs et engagements. Le nom et l’image des mécènes sont associés à celui de Chambord, monument emblématique dont l’image a été profondément renouvelée. Une nouvelle charte du mécénat et du parrainage a été adoptée en Conseil d’administration le 14 mars 2024. Elle est accessible sur le site : chambord.org.
Cette article a été publié le 1er juillet 2024.