Après la crise économique, le champagne explose.
Les résultats enregistrés au cours de l’année 2010 permettent aux professionnels du champagne d’affirmer que la crise est terminée. Toutefois, ces derniers sont inquiets d’atteindre rapidement les limites de production en raison des perspectives de croissance importantes. Les ventes sont en augmentation depuis 14 mois, ce qui permet à Daniel Lorson, porte-parole du Comité interprofessionnel des vins de champagne, de souligner la qualité de 2010 » qui aura été l’année des grandes maisons et des coopératives qui se sont refaites une santé à deux chiffres « …
Les chiffres de l’année écoulée sont impressionnants puisque de janvier à novembre, les coopératives ont vu leurs ventes s’accroître de 18,2 % tandis que les maisons progressaient de 16,1 %. L’analyse du seul mois de novembre permet d’observer une hausse des ventes de 71,1 % par rapport à l’année précédente. Daniel Lorson estime » atteindre pour 2010 les 320 millions de bouteilles et renouer avec les scores des bonnes années d’avant crise « , ne perdant pas du regard le record établi en 2007 avec 338,7 millions de cols vendus. Cependant, les vignerons spécialisés sur le marché national voient leurs ventes diminuer de 2,9 % sur les onze premiers mois de l’année 2010. Président du Syndicat des Vignerons, Pascal Férat souligne que » les vignerons subissent quelques remous de la crise avec un effet retard d’autant qu’ils étaient, l’année dernière, en concurrence directe avec des champagnes bradés par la grande distribution « .
Les professionnels du champagne estiment que la croissance annuelle devrait être, sauf nouvelle crise, de 2 % minimum. Estimation qui fait réagir Jean-Marie Barillère, vice-président de l’Union des maisons de champagne : » A ce rythme, qui reste raisonnable, nous atteindrons dans moins de dix ans les limites supérieures de la production du vignoble « . Composé de 33 300 ha, le vignoble peut produire dans le meilleur des cas environ 400 M de flacons. Le Comité interprofessionnel des vins de champagne estime cependant que la demande peut dépasser les 500 millions d’unités. Les experts du CIVC » se préparent à une pénurie structurelle qui durera au moins jusqu’en 2022 « . Pascal Férat souligne que » le champagne n’a pas pour vocation à alimenter tous les marchés des vins effervescents, mais doit rester un produit haut de gamme « .
Février 2010