Dom Pérignon Vintage 2015, un vintage solaire !
Avant les fêtes, nous avons sélectionné les plus grandes cuvées de champagne. Né d’une année exceptionnellement contrastée, Dom Pérignon Vintage 2015 se révèle à la fois intense et texturé. Atypique et déroutante, globalement douce mais avec des changements parfois brutaux, 2015 est avant tout une année de sécheresse, de forte chaleur et d’ensoleillement. C’est l’été qui donne à 2015 son caractère remarquable.
Rien ne l’y prédestinait pendant un hiver dans la normale et un début de printemps frais. C’est ensuite qu’une sécheresse d’une longueur exceptionnelle s’installe pendant la seconde moitié du printemps et la plus grande partie de l’été, aux températures et à l’insolation très élevées. Le mois d’août est le plus chaud des 45 dernières années. 2015 vient s’inscrire, comme 2003 et 1976, dans une série de très rares millésimes dont la vendange en Champagne commence avant le 5 septembre. Pour Dom Pérignon, la récolte débute le 7 septembre, quelques jours après les premiers coups de sécateur champenois. Fruités et puissants, amples et structurés, pleins et délicats, les pinots noirs sont idéaux, tandis que les chardonnays, plus irréguliers en raison de la sécheresse, nécessitent une rigoureuse sélection.
Depuis 2003, année de basculement climatique, les millésimes extrêmes emmènent Dom Pérignon vers un nouveau fil de la création, plus radical. 2015 est de ceux-ci. De 2003, 2015 emprunte la précocité, le caractère extrême, la présence du soleil. Cependant, par son autorité, ses amers fermes et ciselés, 2015 n’est pas sans rappeler d’autres millésimes construits sur la structure : précise et serrée comme en 2005, ou large et profonde comme en 2010. Mais la sécheresse de 2015 est spécifique : pour ce millésime, la disponibilité en eau a été discriminante, créant une très forte hétérogénéité entre terroirs, en particulier sur la taille et la concentration des grappes. À ce titre, 2015 peut aussi apparaître comme une préfiguration de 2022.
Sombre au premier abord : le torréfié et la poudre de cacao. Le nez s’ouvre ensuite par touches, comme un bouquet floral. Le tilleul, le jasmin et en fin la pivoine appelant la dimension épicée du vin, l’anis et la cardamome. Une fraicheur végétale et fruitée apaise le tout, la chlorophylle, la peau d’orange, la papaye verte. En bouche, le vin est large. Horizontal. Il se répand dans le palais, délicat puis généreux. Tactile. Il se révèle sur les bords de la langue plus que sur la pointe. La chair de la pêche et du brugnon enveloppe les amers ciselés des agrumes et de la gentiane
Distribution : cavistes
PVC : 230€
Cet article a été publié le 1er novembre 2024.