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La Champagne, adepte des bonnes pratiques (3/4)

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A l’heure où les Etats-Unis devraient revenir dans les Accords de Paris, la conférence des Nations unies sur le climat (COP25) a fermé ses portes à Madrid alors que s’éloigne l’objectif de contenir le réchauffement climatique à un niveau soutenable. « Des transformations sociétales et économiques majeures doivent avoir lieu au cours de la prochaine décennie pour compenser l’inaction du passé » préviennent les experts du Programme des Nations unies pour l’environnement, dans un rapport sur les trajectoires des émissions de gaz à effet de serre. Ce quasi-ultimatum s’ajoute aux observations, répétées depuis plusieurs années par les scientifiques du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), et aux slogans scandés par les marcheurs pour le climat, qui se sont mobilisés une nouvelle fois à l’occasion de la 25ème conférence des Nations unies sur le climat (COP25) réunie, à Madrid. Les 55 auteurs du rapport du PNUE, issu d’un consortium rassemblant vingt-six nationalités, n’hésitent pas à qualifier les années 2009-2019 de “décennie perdue” dans la bataille pour faire chuter les rejets carbonés et respecter l’objectif de l’accord de Paris scellé en 2015 de contenir le réchauffement sous le seuil des 2°C. Les chercheurs n’entrevoient aucun pic des émissions mondiales dans les prochaines années et s’attendent à une hausse de près de 3,4°C à 3,9°C de la température du globe d’ici à la fin du siècle. L’agriculture et la viticulture modernes doivent montrer l’exemple, c’est toute la chaîne de valeur qui est concernée, de la production à la distribution en passant par les packagings et les voyages de représentation.  En Champagne, les grandes maisons montrent l’exemple et nous entrainent sur la voie de la conscience verte collective …

3e épisode …

Louis Roederer vers la certification agriculture biologique AB

Frédéric Rouzaud

Par ses choix audacieux, souvent à rebours de l’époque, Louis Roederer a patiemment constitué un précieux vignoble de 242 hectares et 410 parcelles qui s’étend entre la Montagne de Reims, la Vallée de la Marne et la Côte des Blancs. Un patrimoine exceptionnel que la maison familiale a choyé tout au long de son histoire entretenant avec son terroir un lien particulier et intense fait de respect et de proximité.

Ancrée dans cette histoire et la prolongeant, la démarche environnementale de Louis Roederer s’est exprimée très tôt avec le démarrage, il y a vingt ans, sur l’ensemble de ses domaines, d’une transition vers une viticulture de renaissance, puisant sa force dans les sélections massales, une taille douce, des gestes et des soins quotidiens opérés dans le respect du vivant.
Pour laisser la terre se régénérer, des jachères longues, des composts biodynamiques, des pratiques douces et vertueuses inspirées du modèle de la permaculture où l’écosystème ajuste son équilibre sont également mises en oeuvre.

La Maison dirigée par Frédéric Rouzaud a également été pionnière en Champagne en engageant dès 2018 le processus de certification en agriculture biologique sur la moitié de son terroir, le vignoble historique de Louis Roederer. C’est ce processus qui franchit aujourd’hui une nouvelle étape avec la conclusion du troisième et dernier audit de conversion à l’issue duquel 115 hectares propriété de Louis Roederer seront éligibles à la certification agriculture biologique AB. Cette étape décisive, aboutissement de 20 ans de travail menés par Jean-Baptiste Lécaillon, Chef de Caves, et son équipe, sera officialisée d’un point de vue administratif au mois de mars prochain. Ce sont donc les raisins de la vendange 2021 issus de ces parcelles qui seront certifiés AB.

« C’est une conviction profondément ancrée dans ma famille depuis des générations que nous devons tout à la Nature et que c’est en lui apportant toujours plus d’écoute, d’attention et de soins qu’elle nous fait ce cadeau d’un terroir au plus haut de son expression, promesse de grands vins. L’obtention de la certification AB pour le vignoble historique de Louis Roederer est un motif de joie et de fierté. C’est pour nous tous également un formidable encouragement à poursuivre cette démarche d’artisan-vigneron, aussi exigeante que gratifiante » explique Frédéric Rouzaud.

Lire l’article en entier dans la RVI N°3956 de novembre-décembre 2020.

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